Construction - Innovation - Technologie
À la une

Focus sur une thématique pointue à travers le regard aiguisé d’experts en la matière

Publié le 11 novembre 2024
Partager sur
novembre 2024

Digitalisation-BIM-IA-IoT

Digitalisation-BIM-IA-IoT
Le numérique, un levier d'innovation et de performance pour la construction
Le numérique, un levier d’innovation et de performance pour la construction

Nos experts mettent en lumière les opportunités offertes par l’intégration des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle et le BIM, dans la construction et l’ingénierie.

Article
Article
Partager sur

Nicolas Claude,

administrateur chez Goblet Lavandier & Associés Ingénieurs-Conseils

« Il y a quelques mois, nous avons pris la décision de développer l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein de notre bureau. Lorsque nous avons sondé quelques-uns de nos collaborateurs sur le sujet, nous avons observé certaines craintes, notamment celle que l’intelligence artificielle ne remplace l’humain. Ce ne sera évidemment pas le cas. L’objectif est clairement d’apporter une assistance à nos collaborateurs dans la réalisation de tâches répétitives et rébarbatives, afin qu’ils puissent se concentrer sur des tâches à haute valeur ajoutée pour l’entreprise. À titre d’exemple, l’IA peut être utilisée pour automatiser en partie le traitement des factures et des mails.

Nous avons déjà mis à disposition quelques licences Chat GPT à certains de nos collaborateurs, en phase de test pour certaines applications. Par exemple, dans le cadre des procédures commodo-incommodo, nous avons fait apprendre à Chat GPT toutes les prescriptions de l’ITM, de sorte à ce qu’il puisse, en l’espace de quelques secondes, extraire la prescription ou l’article qui répond à notre question.

En parallèle, nous effectuons un travail de sensibilisation auprès de nos collaborateurs d’une part quant au type d’informations qu’on peut donner ou non à l’IA, vis-à-vis du RGPD, d’autre part quant au fait de garder leur esprit critique par rapport aux données reçues de l’IA parce qu’au final, ce sont eux qui gardent la responsabilité des informations que nous fournissons à nos partenaires et à nos clients.

C’est un projet interne stratégique qui en est à ses débuts et que nous prévoyons de déployer sur les 36 prochains mois. De nombreux axes de développement sont à l’étude. Nous montons actuellement une demande de subvention avec le support de Luxinnovation dans ce cadre. L’IA devrait nous permettre de gagner grandement en productivité, en efficacité et en qualité de travail fourni à nos clients ce qui, finalement, est la chose la plus importante pour un bureau comme le nôtre ».


Mickael Pascual,

ingénieur technique - chef de projet d’innovation chez Neobuild

« Les nouvelles technologies - à savoir, par exemple, le BIM, l’IA, l’IoT, l’impression 3D, les robots et les drones - sont disponibles.

Nous imaginons souvent, à tort, qu’elles sont uniquement destinées aux grandes entreprises. Nous imaginons aussi, à tort toujours, qu’elles sont très chères et longues à mettre en place.
Or, la technologie en soi n’est pas le problème. Le problème se situe davantage dans la culture d’entreprise, dans les habitudes et les processus organisationnels que nous devons accepter de changer, de remettre à plat et de remettre en cause dans l’intérêt tant de l’entreprise que des salariés.

Une fois ces questions d’ordre humain réglées, nous pouvons nous lancer dans l’implémentation des technologies. Nous savons que, pour les faire fonctionner, nous avons besoin de données et qu’il faut donc produire ces données. Nous allons donc, spontanément, avoir tendance à intégrer rapidement de multiples technologies, mais c’est faire fausse route : en procédant de la sorte, la technologie sera un frein au développement.

Il est primordial de ne pas vouloir intégrer la technologie à tout prix, mais plutôt de partir du besoin, du quotidien des personnes pour savoir ce que nous souhaitons améliorer et pourquoi. Partant de ce constat, la technologie peut être une solution et un levier de performance.

Chez Neobuild, nous connaissons ces solutions et nous adoptons le principe de sobriété technologique qui consiste à implémenter les nouvelles technologies seulement là où elles ont vraiment du sens ».


Charlie Boon-Bellinaso,

chargé de mission au CRTI-B

« Nous préparons une nouvelle feuille de route BIM pour les années à venir. Notre première démarche dans ce cadre a été d’analyser les initiatives en cours dans d’autres pays européens. Il s’avère que la plupart des pays européens avancent de manière décisive et disposent d’un programme imposant des obligations à moyen terme, assorties d’exigences précises et progressives quant à l’adoption du BIM.

Avant l’instauration éventuelle d’une obligation, nous développons des cas d’usage BIM. Ceux-ci permettront, grâce à des fichiers de configuration et à un support en ligne (plateforme www.bimids.eu), d’automatiser l’implémentation dans les logiciels et d’aider les acteurs du secteur à créer et vérifier les livrables en openBIM. Parmi les cas d’usage concernés, on peut citer le cadastre vertical, le géoportail, l’analyse du cycle de vie, le design for deconstruction, l’inventaire des matériaux de démolition, les missions des bureaux de contrôle et les soumissions. Certaines de ces procédures deviendront obligatoires dans les années à venir, c’est pourquoi nous créons actuellement un écosystème de services permettant d’exploiter pleinement les maquettes BIM.

Nous sommes conscients que la transition vers le BIM est difficile pour de nombreuses entreprises, en particulier les plus petites. Nous envisageons donc la mise en place de procédures simplifiées et accessibles au plus grand nombre. Cela permettrait de générer des bénéfices à court terme et de servir de base pour développer facilement d’autres processus numériques, si nécessaire.

Notre objectif est d’intensifier la transition numérique de tous les acteurs du secteur, en collaboration avec les ministères concernés. Pour l’instant, nous adoptons encore une approche ascendante, mais le BIM deviendra incontournable, compte tenu des nouvelles exigences en matière d’analyse de projet et de livrables. Les évolutions observées à l’étranger démontrent qu’il est dans l’intérêt de tous les acteurs du secteur de se préparer le plus rapidement possible pour répondre à ces nouveaux besoins ».

Propos recueillis par Mélanie Trélat
Extrait du Neomag #66

L'intelligence artificielle dans la construction : au-delà de ChatGPT ?
L’intelligence artificielle dans la construction : au-delà de ChatGPT ?

L’intelligence artificielle transforme de nombreux secteurs, mais qu’en est-il de la construction ? Peut-on espérer qu’elle améliore l’efficience, la gestion des ressources ou encore la sécurité ?

Article
Article
Partager sur

Avant d’entrer dans le détail, il est utile de définir rapidement ce que l’on entend par IA. On distingue deux types d’IA : les IA classiques, qui suivent des règles pour résoudre des problèmes spécifiques, et les IA génératives, qui créent de nouvelles données. Ce sont ces dernières qui ont attiré l’attention récemment, car elles facilitent des tâches complexes que l’on imaginait encore hors de portée il y a quelques années, comme la conception, la comparaison de données complexes et même le codage guidé. Combinées aux IA classiques, elles permettent d’obtenir des IA expertes, « conscientes » du contexte grâce au « fine-tuning ». Il est dès lors intéressant de questionner quelques usages potentiels de cette technologie pour le secteur de la construction.

Tâches simples réalisées par l’IA

L’IA peut prendre en charge des tâches simples mais chronophages, comme adapter des données entre différents formats, reformater des informations ou comparer des offres de fournisseurs. Ces automatisations permettent de gagner du temps et de se concentrer sur l’essentiel : le cœur du métier. Par exemple, l’IA peut transformer des documents de devis en feuilles de calcul exploitables en quelques secondes, réduisant ainsi la charge de travail des équipes administratives, ou comparer un métré avec l’extraction d’un audit énergétique pour y voir les différences. Avec des structures particulières (appelées rag), il est possible de questionner une IA sur un document, une norme ou un PV, réduisant ainsi les risques d’hallucination tout en ayant la possibilité de consulter la source directement.

Aujourd’hui, des applications sur smartphones génèrent également des modèles 3D (polycam, 3dscanner app ou magicplan, par exemple) ou évaluent des quantités de matériaux rapidement, offrant un soutien pratique au quotidien. Ces tâches, bien que moins impressionnantes que des usages plus avancés, permettent des gains rapides en coûts et en temps.

Planification et gestion de projet

La planification de projets de construction est souvent complexe, avec des risques liés aux conditions climatiques, aux retards de livraison et à la disponibilité de la main-d’œuvre. L’IA aide à prédire les problèmes avant qu’ils ne surviennent et optimise les ressources disponibles. Les algorithmes analysent les données historiques pour proposer des prédictions sur les risques, permettant ainsi une meilleure allocation des équipes et des équipements.
Pour des usages concrets et spécifiques, certains outils comme Cupix ou Openspace permettent de comparer ce qui a été réalisé avec le modèle BIM et offrent des fonctionnalités de suivi de chantier automatisé. En utilisant l’IA sur la base de simples photographies 360°, il est possible d’effectuer un état d’avancement simplifié.

Surveillance et maintenance prédictive

Surveiller un chantier en temps réel est un défi, surtout pour les grands projets. L’IA utilise des capteurs IOT et des algorithmes de vision par ordinateur pour surveiller les activités, identifier les déviations par rapport aux procédures de sécurité et gérer les incidents avant qu’ils ne s’aggravent. Par exemple, les capteurs peuvent détecter des anomalies sur une machine (sur chantier ou dans une installation technique en utilisation) et l’IA peut recommander une inspection avant une panne, évitant ainsi des arrêts coûteux.
Les drones équipés de caméras haute résolution permettent de cartographier les chantiers, et l’IA analyse ces images pour détecter des anomalies, comme des fissures ou des matériaux manquants. Il existe des usages où l’IA est intégrée directement aux outils de photogrammétrie ou de reconstruction 3D sans que l’utilisateur en soit conscient, ainsi que des usages plus spécifiques où l’utilisateur sait qu’il utilise une IA, comme la détection de fissures ou de défauts.

Automatisation et robotique sur les chantiers

L’automatisation est une autre facette de l’IA dans la construction. L’IA permet l’automatisation cognitive, tandis que la robotisation apporte une automatisation physique. Ensemble, ces technologies permettent aux robots d’exécuter des tâches répétitives et dangereuses, comme la maçonnerie, l’impression 3D de bâtiments ou la démolition sélective, améliorant ainsi la précision des travaux et réduisant la pénibilité des tâches pour les ouvriers. Cela est d’autant plus important dans un secteur en manque de main-d’œuvre.
Les robots équipés de systèmes IA s’adaptent à leur environnement, détectant et réagissant aux changements de manière autonome. Cela leur permet de fonctionner efficacement dans des environnements complexes comme les chantiers, où les conditions évoluent constamment.

Le futur de la construction avec l’IA

L’IA contribue à rendre le secteur de la construction plus efficient en améliorant la gestion des projets, la surveillance des chantiers et en automatisant des tâches plus ou moins complexes. Son usage pourrait aussi permettre de rendre des pratiques telles que les inventaires pour le réemploi moins onéreuses et plus accessibles.
À ce titre, l’IA peut contribuer à réduire les coûts, améliorer la durabilité et l’efficience. Cependant, il convient de rester critique sur ces usages et sur l’utilisation des ressources, notamment pour l’entraînement des modèles. Comme souvent avec les nouvelles technologies, il est essentiel de questionner les usages et les besoins afin d’éviter un « technology push ». Il faut donc définir en amont quelles tâches nous voulons automatiser, et non pas seulement quelles tâches peuvent être automatisées. Le vieil adage « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » reste donc d’actualité.

François Denis, R&D Program Lead au sein de l’unité Construction Digitale de Buildwise
Extrait du Neomag #66

La digitalisation : une transformation en marche
La digitalisation : une transformation en marche

Le secteur de la construction, longtemps lent à adopter les technologies, évolue grâce à la digitalisation. Selon McKinsey, les entreprises numériques gagnent 14 à 15 % en productivité et réduisent leurs coûts de 4 à 6 %. Cependant, cette transformation nécessite de surmonter certains obstacles. Reportage Seco.

Article
Article
Partager sur

Un levier d’efficacité et de collaboration

La digitalisation n’est pas qu’un outil de modernisation, mais un levier stratégique qui impacte profondément la manière dont les projets de construction sont gérés. Le BIM (Building Information Modeling ) en est un exemple clé. Plus qu’une simple modélisation 3D, il centralise toutes les informations relatives à un projet (plans, matériaux), ce qui facilite la communication entre les équipes, réduit les erreurs et permet d’optimiser les ressources dans le cadre de l’économie circulaire (limitant ainsi les surplus et les déchets).

Un autre outil puissant est l’IoT (Internet des Objets), qui permet de collecter et d’analyser en temps réel les données sur les chantiers. Par exemple, la surveillance automatisée utilise des capteurs placés sur les rails pour suivre en temps réel l’état de ces infrastructures. Si un mouvement anormal est détecté, une alerte est envoyée instantanément au responsable du projet, permettant ainsi d’anticiper et de corriger les problèmes avant qu’ils ne se transforment en risques majeurs, comme un possible déraillement de train.

Au-delà de la productivité, le numérique joue également un rôle clé dans la réduction de l’empreinte écologique de la construction. Les simulations permettent de concevoir des bâtiments plus performants en testant différentes configurations. De plus, la centralisation des données via des Systèmes d’Information Géographique (SIG) rend possible la traçabilité des matériaux, facilitant leur réutilisation sur d’autres chantiers.

Les avantages concrets de la digitalisation

L’adoption des technologies numériques présente plusieurs avantages clés pour les entreprises de construction :

  • Amélioration de la précision : la centralisation des données et l’automatisation réduisent les erreurs de conception, évitant ainsi les corrections coûteuses en cours de chantier,
  • Gain de temps : l’automatisation des tâches répétitives libère les équipes pour se concentrer sur des missions plus complexes,
  • Collaboration renforcée : en partageant les informations en temps réel sur une plateforme unique, toutes les parties prenantes accèdent aux mêmes données, ce qui améliore la communication,
  • Réduction des coûts : moins d’erreurs, moins de retards, et une meilleure anticipation des besoins se traduisent par une gestion plus rentable,
  • Sécurité : les capteurs IoT permettent de surveiller en temps réel les conditions de travail et d’alerter en cas de risques potentiels, garantissant ainsi la sécurité des travailleurs.
    Cependant, la transition digitale n’est pas sans obstacles. Le premier frein est le coût d’investissement initial. La mise en œuvre de processus tels que le BIM, ainsi que l’intégration de capteurs IoT ou de plateformes collaboratives, nécessitent des ressources financières importantes. De plus, l’organisation « fragmentée » du secteur, avec des équipes et des projets souvent dispersés, rend la transformation difficile à coordonner.

Comment réussir sa transformation digitale ?

Pour réussir cette transformation, il est conseillé d’adopter une approche progressive et stratégique. Les entreprises peuvent commencer par des projets pilotes (par exemple, la gestion documentaire ou la surveillance des équipements), puis étendre progressivement l’utilisation de ces outils à l’ensemble de leurs activités. Cette approche permet de mieux maîtriser les coûts et de démontrer les bénéfices tangibles de la digitalisation à chaque étape. La formation des équipes est essentielle. Pour maximiser l’impact des nouvelles technologies, les collaborateurs doivent être accompagnés tout au long du processus, afin de se familiariser avec ces nouveaux outils et de développer les compétences nécessaires.

Enfin, la digitalisation représente bien plus qu’un simple gain de productivité. Elle offre une opportunité unique de réinventer le secteur de la construction, en le rendant plus collaboratif, plus durable et plus sécurisé. Cependant, cette transformation nécessite une stratégie réfléchie, des investissements bien planifiés et un accompagnement proactif des équipes pour tirer pleinement parti de cette révolution numérique. En intégrant ces nouvelles technologies, les entreprises construisent aujourd’hui les fondations de la construction de demain — plus agile, plus économe en ressources et mieux préparée pour affronter les défis futurs.

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Processus BIM : en cours de construction
Processus BIM : en cours de construction

Au sein de l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils, le Building Information Modeling est sur toutes les lèvres. Un groupe de travail sur le sujet a même été constitué pour définir un vrai « processus BIM », dans le but d’homogénéiser les pratiques des acteurs de la construction au Luxembourg.

Article
Article
Partager sur

L’architecte Yara Oweiss ainsi que les ingénieurs-conseils Joao Figueiredo et Paolo Dal Zotto font partie du groupe de travail de l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils (OAI) dédié au Building Information Model (BIM). « Ce groupe réunit plusieurs métiers - ingénierie, architecture, technique spéciale - pour voir ce qui se passe chez l’un ou chez l’autre en matière de BIM », explique Joao Figueiredo.

« Le but est d’avoir une vision globale de ce qui se passe ou pourrait se passer au Luxembourg, afin d’aboutir à une standardisation ou une uniformisation des méthodes à suivre dans un projet BIM, pour que tout le monde aille dans le même sens ». Car, pour lui, « il n’y a pas de doute, le BIM est le futur de la construction. »

Reste à convaincre une partie des acteurs du milieu car, comme Paolo Dal Zotto le constate, « côté maîtrise d’œuvre, il existe encore des disparités entre les différents bureaux. Les maîtres d’ouvrages, eux, manquent généralement de retours d’expériences ou d’informations sur le BIM. Certains en comprennent les avantages et se sont lancés, d’autres n’en saisissent pas encore l’intérêt ».

Choisir une approche bottom-up

Les trois professionnels soulignent donc l’importance d’établir un processus BIM luxembourgeois, d’abord pour que tous les acteurs de la construction sachent précisément à quoi fait référence le BIM. « Certains mélangent encore le BIM et la 3D, mais ce n’est pas du tout la même chose. Le BIM est un processus de travail en collaboration et de coordination entre les équipes impliquées sur un même projet », déclare Yara Oweiss.

Pour l’architecte, c’est à la maîtrise d’œuvre de permettre et de faciliter la compréhension du BIM : « Je crois profondément à l’importance d’une approche bottom-up. Ce sont les équipes directement impliquées dans la conception et la réalisation de projets - architectes, ingénieurs et entreprises – qui doivent être les moteurs du développement d’un processus BIM uniformisé et adapté au contexte local du Luxembourg ». Paolo Dal Zotto ajoute que « ce type d’approche permet de plus facilement adapter le processus BIM aux besoins parfois variables de l’utilisateur, tout en garantissant une qualité de travail constante des différents acteurs. »

Cette standardisation des processus BIM passera sûrement par « une base contractuelle des documentations pour faciliter le process BIM : le BIM Execution Plan », selon Yara Oweiss. Sur ce point Joao Figueiredo suggère démocratiser l’utilisation des contrats-types, avec les prestations de base et les prestations spécifiques possibles ». Mais pour en arriver là, il faudra d’abord satisfaire le très important besoin de formation des professionnels de la construction, et de formation concrète.

Plus de formations et d’investissements

« Le BIM n’est pas quelque chose qui se fait à vue de nez, il y a des rôles, des règles et des standards à respecter. » Joao Figueiredo raconte qu’à l’étranger, certaines formations peuvent induire en erreur : « On dit aux participants que le BIM management fonctionne tout seul grâce aux logiciels, mais ça ne correspond pas à ce qu’il se passe sur le terrain. Au Luxembourg, nous avons l’avantage d’avoir des formations moins théoriques, avec des professionnels qui viennent présenter des cas concrets et dans lesquels nous avons pu aborder les questions d’interopérabilité ou encore du format IFC (Industry Foundation Classes, ndlr). »

« Il ne faut pas oublier que cela est aussi une question d’investissement », rappelle Yara Oweiss, ce qui pourrait être une difficulté pour les plus petits bureaux. Mettre la main à la poche sera malgré tout nécessaire pour ne pas se retrouver exclu de certains marchés dans le futur. En effet, dans une Note d’intention du 24 mai 2023, « l’OAI recommande l’obligation du BIM, pour les membres OAI, dans tous les projets de construction soumis aux règles des marchés publics ». Car, comme l’affirme Paolo Dal Zotto, « les acteurs publics sont en première ligne pour permettre l’adoption rapide du processus BIM » et pour lui, « il faudrait que la législation établisse le plus rapidement possible un cadre normatif imposant l’utilisation du processus BIM en fonction de l’usage, de la taille des bâtiments et des exigences environnementales ».

Ce qui est déjà chose fait dans d’autres pays européens. Après avoir collaboré avec des bureaux allemands ou suisses, Yara Oweiss fait un constat : « Si on compare le Luxembourg à ses pays voisins, nous sommes vraiment en retard par rapport au BIM. Par exemple, un bureau suisse était surpris lorsque je leur ai demandé s’ils voulaient intégrer du BIM dans le projet, parce que pour eux, c’est une évidence. En Allemagne, le BIM est désormais obligatoire dans les marchés publics. »

Un besoin qui devient une nécessité

Le Luxembourg doit donc mettre les bouchées doubles pour se mettre à niveau, aussi et surtout parce que les acteurs de la construction n’auront bientôt plus le choix. En matière de circularité, la loi impose déjà la mise en place d’un inventaire électronique pour tous les bâtiments à déconstruire d’un volume bâti de plus de 1 200 m³ et produisant au moins 100 m³ de déchets. Cette obligation s’appliquera également aux bâtiments neufs de plus de 3 500 m³, pour toute autorisation de construire accordée à partir du 1er janvier 2025. Et quoi de mieux que le BIM pour réaliser cet inventaire ? « Le BIM sert à modéliser toutes les informations sur le bâtiment, ce qui est très utile pour accéder à toutes les données sur les matériaux ou encore les équipements qui le composent. »

En matière de consommation d’énergie aussi, « la maîtrise des données relatives à l’impact des installations techniques est primordiale pour atteindre les buts définis dans les législations qui vont bientôt se mettre en place dans le domaine des consommations énergétiques des bâtiments durant l’ensemble de leur cycle de vie et du confort thermique des occupants », ajoute Paolo Dal Zotto.
Pour conclure, selon les trois experts, la grande question que le secteur de la construction luxembourgeois doit se poser par rapport au BIM « n’est pas ‘Est ce qu’on le fait ou pas ?’ mais plutôt ‘Qu’est-ce qu’on fait ?’ et ‘Comment le fait-on ? ».

Léna Fernandes
Extrait du Neomag #66


Chaque édition du Mag OAI reprend une rubrique traitant de l’actualité du BIM. Les éditions précédentes peuvent être téléchargées dans la médiathèque du site www.oai.lu.

Digital twin : pilier des villes de demain !
Digital twin : pilier des villes de demain !

Le digital twin redéfinit la gestion des bâtiments en créant une copie numérique intégrant toutes les données stratégiques (fiches techniques, capteurs, etc.). Connecté au bâtiment réel, il permet un suivi en temps réel (température, humidité, présence) pour une gestion optimisée. Reportage BIMConsult

Article
Article
Partager sur

Pour les propriétaires et gestionnaires, les avantages sont clairs : une meilleure connaissance de leurs infrastructures et une gestion proactive de leur consommation. En connectant le jumeau numérique à l’environnement réel, le bâtiment s’adapte automatiquement aux besoins de ses occupants tout au long de l’année, améliorant le confort des utilisateurs et réduisant les coûts énergétiques. « Le propriétaire pourra consulter en temps réel les données de ses infrastructures et optimiser leur efficacité », explique Mehdi Halal, gérant de BIMConsult. Si une pièce est rarement occupée mais maintenue à une température élevée, par exemple, les informations recueillies permettront de corriger la situation en baissant la température automatiquement, donc de réaliser des économies monétaires et de réduire l’impact environnemental du bâtiment. « Dans cette optique, nous avons, chez BIM Consult, réalisé le digital twin de notre bureau avec pour prochaine étape de le rendre intelligent. Il serait faux de penser que seules les nouvelles constructions peuvent avoir leur digital twin. C’est en effet également possible pour les bâtiments existants ».
La Commission européenne soutient la transformation numérique des villes et des communautés par le développement de divers outils et services. L’objectif est de développer des jumeaux numériques locaux (Open Local Digital Twin) en utilisant une boîte à outils européenne. « Le marché est clairement en pleine expansion. Les demandes se multiplient et des conférences comme le Sustainable Places 2024, qui a eu lieu au Luxembourg en septembre, renforcent cette dynamique ».
Le digital twin constitue ainsi la première étape vers le smart building, ou bâtiment intelligent, puis vers les Smart Cities. Avec des projets ambitieux comme par exemple NEOM, la smart city en Arabie Saoudite, l’avenir s’oriente vers des villes entièrement connectées, où les bâtiments, quartiers et infrastructures dialogueront en permanence pour offrir un environnement urbain plus durable et intelligent.

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

It's all about data !
It’s all about data !

Dans le cadre de la réorganisation de LSC Engineering Group, les équipes SIG & Topo de Luxplan et Luxsense fusionneront en novembre prochain pour devenir Geodata. Les trois unités avaient en commun de collecter, traiter et gérer des données spatiales, mais avec différents outils, niveaux de précision et formats d’échange.

Article
Article
Partager sur

Comment est née la nouvelle division Geodata ?

Gilles Rock : Geodata est un terme technique qui se rapporte aux données spatiales, avec un volet géométrique qui concerne le mesurage via scanner 3D, levé topographique, drone ou autres, et un volet sémantique, qui concerne le contenu : est-ce que ce point représente un poteau, un bâtiment, un arbre ? Les trois équipes préexistantes ont la même mission qui est de collecter, traiter et mettre à disposition des données, mais chacune le faisait avec sa méthode : l’une plutôt à partir de photos aériennes, l’autre à partir de levés classiques. Le degré de précision diffère également, allant du millimètre pour les levés topographiques au centimètre pour les orthophotos.

Vous avez réuni les expertises des trois équipes pour créer le prototype d’une solution de suivi des chantiers en continu, appelée Instant-as-Built. Quelles conclusions tirez-vous de cette expérience ?

Sascha Rohner : Pour créer Instant-as-Built, il a fallu capturer les infrastructures lors de leur pose dans les tranchées avec un smartphone, affiné avec une petite antenne GPS. Ces images ont ensuite été traitées afin de générer un modèle 3D. Il est clair qu’une seule des trois équipes n’aurait pas pu le faire, parce qu’il aurait toujours manqué une facette. Nous avons eu besoin de toutes les expertises : celles des géomètres, des géomaticiens, des géographes et des ingénieurs. Chacun apporte son savoir-faire et sa vision, ce qui est enrichissant.

Quelles technologies utilisez-vous ? Et qu’est-ce ces technologies vous apportent ?

GR : Le développement technologique a été exponentiel ces 5 ou 10 dernières années, et la technologie nous permet de gagner en performance, en rapidité et en précision. Là où, par le passé, il nous fallait envoyer un géomètre sur le terrain pour prendre des mesures lorsque nous avions une incertitude, nous sommes aujourd’hui en mesure de scanner des millions de points. Nous disposons de tout le matériel nécessaire pour le faire, du plus simple au plus sophistiqué : théodolites, scanners 3D, drones, smartphones, tablettes, antennes GPS. Nous pouvons ainsi choisir la méthode la plus adaptée à chaque situation. Nous extrayons ensuite les données standards géométriques de la voierie, des poteaux, des tunnels, etc. Et si, après coup, nous avons encore besoin de connaître le diamètre d’un arbre ou la hauteur d’une haie, nous pouvons les trouver dans les données stockées.
Le temps passé sur site est ainsi minimisé, mais le temps au bureau augmente, et il faut investir en permanence dans la formation des utilisateurs, le matériel, les logiciels et l’amélioration des routines pour être en mesure de gérer cette masse importante de données. Le hardware est hors de notre zone d’influence, mais nous veillons à rester à la pointe de l’usage des outils disponibles et à exploiter pleinement leurs fonctionnalités. Les outils standards couvrent 80 % des besoins, mais nous allons plus loin en automatisant le traitement des données collectées sur site. Ces automatismes, mis en place par nos développeurs, représentent non pas des heures ou des jours, mais des mois de travail, d’allers-retours et de finitions pour que les données captées via un smartphone arrivent jusqu’à la plateforme à travers les serveurs dans la précision et la qualité souhaitées.
SR : J’ajouterais que les sujets traités sont très complexes et la quantité de données extrêmement importante, mais toutes nos solutions doivent rester maniables et faciles à utiliser pour nos clients. J’aime dire que celui qui peut poster une photo sur les réseaux sociaux est capable d’utiliser Instant-as-Built : il n’a qu’à prendre une vidéo avec son smartphone et la placer sur la plateforme où elle est traitée par les algorithmes que nous avons mis en place, ensuite il peut se déplacer dans le modèle 3D, prendre des mesures, rouvrir une tranchée virtuellement, visualiser comment les réseaux ont été posés et ce, de manière très ergonomique. Cet outil permet aussi de clarifier certaines situations et de rendre, au final, le chantier plus fluide. Le nuage de points et/ou la vidéo d’un tronçon garantissent une certaine précision des données : si 25 mètres de bordures sont mesurées, tous les intervenants sont d’accord que ce n’est pas 22 ou 30 mètres.
Il en va de même pour les levés par drones et pour les données spatiales communales (patrimoine, infrastructure, voirie, cimetières, forêt, etc.). Nous travaillons avec 62 des 100 communes luxembourgeoises à qui nous mettons à disposition la plateforme SIGcom. Le technicien communal y a directement accès aux données dont il a besoin : s’il veut analyser un réseau, par exemple, il peut le faire en quelques clics sans devoir télécharger un plan ou prendre les mesures. Cette plateforme fonctionne comme un géoportail qui contient les données spécifiques de la commune relevées et/ou intégrées par nos services : ses PAP et le PAG, ses infrastructures, ses panneaux routiers, ses arrêts de bus, ses cimetières, etc. Nous avons la chance d’avoir une grande équipe d’experts SIG au sein du groupe, ce qui nous permet aussi de développer des modules supplémentaires à la demande. Les smartphones et tablettes ne sont plus seulement des outils de consultation, mais ils sont devenus des outils de récolte de données sur le terrain : si le service jardinage a soigné un arbre, il peut le documenter sur la plateforme, il en va de même pour le service éclairage, qui a réparé un lampadaire. Toutes les informations sont ainsi accessibles, en temps réel.
En nous basant sur la réalité, nous pouvons créer les jumeaux numériques de communes et de projets de constructions les plus aboutis au Luxembourg. Ces jumeaux rassemblent l’existant et le projeté. Il est possible de jouer avec certains paramètres - ajouter un étage sur un bâtiment, par exemple - et d’y intégrer des données BIM. On peut y simuler une pluie torrentielle sur une commune avec plusieurs variantes - 100 mm, 200 mm, etc. - et en mesurer les conséquences, tester différentes mesures - pose d’une barrière, création d’un bassin de rétention - et voir l’impact des différents scénarios. Le jumeau numérique permet aussi de simuler l’ombre créée par différents éléments sur un bâtiment en fonction de l’heure de la journée ou encore d’évaluer dans quel rayon et de quels endroits un château d’eau est visible juste en appuyant sur un bouton. Il y a tellement de possibilités qui étaient encore dédiées à des experts il y a cinq ans et qui sont maintenant accessibles à tous !

En résumé, les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle sont devenues indispensables, mais l’intelligence humaine reste primordiale.

SR : Aujourd’hui, nous traitons des volumes de données si importants, qu’il est devenu impossible de les analyser « manuellement ». C’est la raison pour laquelle nous mettons en place des routines et nous utilisons l’intelligence artificielle pour extraire les données qui nous intéressent. Par exemple, pour connaître très rapidement combien de passages piétons, d’arbres publics, de ponts ou d’arrêts de bus compte une commune, il suffit de choisir la bonne méthode pour obtenir un set de données fiables à 80 %. L’intelligence artificielle est très performante pour analyser des données spatiales à partir d’images aériennes. Elle permet, par exemple, d’estimer les stocks de matériaux sur un chantier ou encore de dénombrer les arbres d’une forêt, de différencier les espèces, de mesurer chacun en diamètre et en hauteur, et de calculer le volume de bois total disponible. En revanche, pour arriver à une certaine qualité, une grande expérience dans le domaine des données et l’expertise d’une équipe interdisciplinaire est indispensable. Nous sommes ravis des possibilités qui viennent voir le jour avec toutes ces nouvelles technologies et nous sommes très contents de pouvoir répondre à toutes sortes de challenges dans le domaine des données spatiales avec la nouvelle équipe Geodata.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Facilitez-vous la gestion de données avec BuildingOne
Facilitez-vous la gestion de données avec BuildingOne

OneTools Project est spécialisée dans la gestion des données liées aux bâtiments et utilise pour cela le logiciel BuildingOne®, un outil numérique destiné aux architectes, exploitants, développeurs de projets et prestataires de services, utilisé dans les phases de planification et d’exploitation d’un bâtiment, et jusqu’à sa démolition.

Article
Article
Partager sur

Quelle est la mission de OneTools Project ?

OneTools Project propose à ses clients des solutions pour gérer de manière centralisée les données relatives aux bâtiments et aux infrastructures. On voit malheureusement souvent que différents services, voire des personnes d’un même service, utilisent les mêmes données, mais les stockent à des endroits différents, dans des systèmes différents et avec des noms différents.

Quels sont les avantages de BuildingOne ?

Cette solution, dont la version 17 est en préparation, peut être interfacée de manière bidirectionnelle avec les logiciels Revit®, Vectorworks® et ArchiCAD® et elle permet de gérer de manière centralisée toutes les données contenues dans les maquettes 3D des bâtiments, ainsi que les données supplémentaires qui ne doivent pas être gérées dans un modèle 3D.

Sur quels types de projets le logiciel est-il utilisé, par exemple ?

Dernièrement, nous avons été contactés par les responsables d’une ville de Bavière pour créer les modèles ArchiCAD de plusieurs bâtiments dont ils sont chargés du space management. Ils s’étaient en effet rendus compte que les plans dont ils disposaient n’étaient pas justes. Nous avons fait réaliser le scan 3D de ces bâtiments sur place par un partenaire, qui nous a ensuite transmis les nuages de points et les informations pour que nous puissions mettre en place les modèles 3D pour le client. Nous avons ainsi créé des jumeaux numériques des bâtiments, avec lesquels le client peut désormais travailler. C’est précisément pour ce type de demandes que nous avons développé notre « paquet CAO tout compris ». Avec cette offre flexible, nous répondons aux besoins de clients industriels, d’exploitants de bâtiments, mais aussi de bureaux d’architectes. Ce pack s’adresse à tous ceux qui n’ont pas le temps ou le personnel nécessaire pour s’occuper de la mise à jour des plans de leurs bâtiments ou qui ont besoin d’aide pour dessiner un projet.
Un autre exemple : nous tenons à jour un modèle ArchiCAD très complet des bâtiments d’un de nos clients industriels, dans lequel figurent toutes sortes d’éléments. Nous générons ainsi à partir du modèle des plans qui contiennent tout l’équipement, les clapets coupe-feu, les déchets, la surveillance des nuisibles, les numéros de porte, les centres de coûts et bien d’autres choses encore.
Pour un autre client, nous nous chargeons de mettre à jour régulièrement les plans d’un bâtiment de +/- 46 000 m2 : nous déplaçons des cloisons, ajoutons ou supprimons des pièces et intégrons les changements de locataires. En plus des plans, nous avons également créé un lien avec BuildingOne pour calculer la surface utilisée par locataire.
Récemment, nous avons également collaboré avec des étudiants de BTS. Nous avons mis BuildingOne à leur disposition dans le cadre d’un projet de fin d’année où ils souhaitaient essayer notre outil pour le facility management et la gestion des données d’inventaire. J’avais déjà rencontré au préalable des étudiants de cette filière pour partager avec eux mes expériences dans le facility management, en combinaison avec le BIM. J’avais trouvé nos échanges très enrichissants, et il est gratifiant de constater qu’ils ont soulevé un certain intérêt de la part de ces jeunes pour notre logiciel. J’ai donc suivi le projet avec d’autant plus d’attention et cette expérience s’est, elle aussi, révélée très intéressante. Le timing était assez serré et le projet était challengeant mais, au final, le feedback s’est avéré positif.

Votre offre de services s’étend donc au-delà de BuildingOne ?

Oui, outre l’optimisation du Facility Management avec BuildingOne, nous soutenons nos clients autour du thème de la CAO mais nous proposons également d’autres services comme la saisie et la documentation d’informations dans les bâtiments ou nous les aidons à numériser et à automatiser les processus.

L’année dernière, vous nous aviez parlé d’un projet dans lequel les données contenues dans BuildingOne sont utilisées pour entraîner une intelligence artificielle. Quelles perspectives l’IA ouvre-t-elle selon vous ?

Je mettrais le mot « intelligence » entre guillemets car il s’agit plus d’une bonne programmation combinée à de nombreuses données que d’une véritable intelligence. Elle peut cependant apporter une aide précieuse dans notre métier, à condition d’être utilisée correctement.
Lorsqu’on n’est pas en mesure de collecter des informations sur certaines installations, l’intelligence artificielle peut analyser les données d’installations similaires et proposer des options adéquates : par exemple, si on ne sait pas quel type de liquide de refroidissement est utilisé dans un équipement, l’IA scanne une base de données pour connaître le liquide le plus fréquemment utilisé dans des équipements identiques ou similaires, qui sera sans doute aussi le liquide approprié pour cet équipement. Dans la CAO, l’IA permet notamment d’analyser des plans et de regrouper des éléments pour pouvoir travailler dessus plus facilement.
Si on parvient à faire en sorte qu’elle permette de supprimer les tâches répétitives et fastidieuses qui peuvent être sources d’erreurs, l’IA peut être un outil formidable, mais elle requiert des utilisateurs éclairés, qui connaissent leur métier et sont capables de faire preuve de discernement.

Le mot de la fin ?

IA, BIM, IoT, drones, etc. ont une chose en commun : les données. Soit ils en produisent, soit ils les utilisent pour des analyses. Mais toutes ces données, il faut les gérer. Et la gestion de données tout autour du bâtiment et de l’infrastructure est le point fort de BuildingOne. Avec BuildingOne, nous mettons en place des solutions qui ne sont pas destinées à remplacer le personnel, mais à faciliter leur travail et donc épargner de l’argent.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Maîtriser la donnée pour améliorer la gestion de projets
Maîtriser la donnée pour améliorer la gestion de projets

La digitalisation, chez Schroeder & Associés, a pour vocation de répondre à un besoin précis qui doit être clairement identifié avant de déterminer les outils technologiques et le processus à mettre en œuvre pour obtenir le résultat visé. Cela implique de combiner une approche purement informatique et une approche ingénierie.

Article
Article
Partager sur

Quelle est l’origine de la digitalisation chez Schroeder & Associés ? Pourquoi vous y êtes-vous intéressés ?

Marco Da Chao : Un des prémices de la digitalisation est d’avoir un besoin ou un objectif défini. Il faut savoir précisément pourquoi on le fait. La raison, pour nous, était de pérenniser la donnée, qui au départ était sur du papier, et de pouvoir la retrouver facilement à long terme.
Sven Lamberty : Nous travaillons sur le sujet depuis les années 1980 déjà, avec la digitalisation des armoires à plans et le passage des planches de dessin au CAD, par exemple.
Mais c’est lors de notre emménagement dans notre nouveau siège social à Kockelscheuer, en 2020, que nous avons eu un réel besoin physique de dématérialisation : nous avions alors tellement de documents papiers que nous n’étions tout simplement pas déménageables ! Nous avons donc mis en place une plateforme pérenne, intégrée dans l’écosystème Schroeder, où la donnée que nous cherchons peut être retrouvée des années plus tard.
Lorsque nous avons commencé à mettre en place des procédures BIM en 2016, domaine où nous étions précurseurs au Luxembourg, cela a été une autre grande étape. Nous nous sommes plus qu’intéressés au BIM, nous avons mis en place une équipe et recruté une personne dédiée pour l’implanter dans l’ADN de Schroeder.
Aujourd’hui, le but est de réussir à combiner le BIM avec des solutions d’intelligence artificielle pour optimiser les calculs, les simulations et choisir la solution d’ingénierie la plus durable. Et, par la suite, nous pouvons même nous servir de capteurs connectés pour vérifier si ce qui a été construit et est exploité correspond bien aux prévisions.

À quels types de besoins l’IA vous permet-elle de répondre ?

MDC : Il y a quelques mois, nous avons engagé un AI Manager chargé de faire le tour des différents services pour identifier les besoins auprès de nos collaborateurs et déterminer avec eux les nouveaux outils technologiques et procédés qui pourraient être mis en place pour y répondre, le but étant d’arriver à un meilleur résultat. Pour cela, il faut non seulement connaître en profondeur toutes les technologies – et pas seulement le discours marketing de l’éditeur -, mais aussi bien comprendre nos métiers.
SL : Tout ce qui est récurrent - les étapes, les phases des différents projets - a déjà été décrit, et notre travail actuel consiste à combiner ces observations aux besoins exprimés par les collaborateurs. Parce que c’est là qu’est la vraie intelligence, dans le fait de comprendre ce que font nos ingénieurs, ce que peut faire un outil, et de mettre ces analyses en relation de façon éclairée.

Quelle est votre vision sur l’IA ?

MDC : L’intelligence artificielle, au départ, n’existe pas : cette intelligence doit être disciplinée et éduquée, il faut que quelqu’un lui apprenne à devenir intelligente. Nos processus requièrent une donnée qui a été stockée et structurée, et quelqu’un doit expliquer à la machine dans quelle limite se trouve ce qu’elle doit contrôler et quelle est la réponse à cette limite. Certes l’IA va ensuite se perfectionner par elle-même, mais le processus en amont reste nécessaire. On imagine souvent l’IA comme un phénomène fini, qui ne demande aucune réflexion. C’est tout le contraire : notre génération doit entraîner cette intelligence pour qu’elle reste maîtrisable et nous permette d’améliorer notre gestion de projets.
SL : Nous réalisons actuellement des études en vue de développer un moteur d’intelligence artificielle entraîné avec des données pertinentes, structurées, qui correspondent au contexte Schroeder, et dont nous sommes sûrs qu’elles sont correctes, de manière à fournir à nos utilisateurs un outil optimal, performant et intégré qui sera, par ailleurs, également hébergé en interne pour garder la maîtrise sur la donnée.
Avec l’IA, nous ne cherchons pas à remplacer l’humain qui conserve son esprit critique, ses capacités d’analyse et de décision, ainsi que sa responsabilité, mais à l’aider à faire ses choix et à le soulager de certaines tâches manuelles répétitives. Utiliser un drone ou un robot qui a des instruments de mesure embarqués pour effectuer un levé topographique, par exemple, permet de relever des données très précises plus rapidement que ne le ferait quelqu’un sur le terrain avec un théodolite, mais l’interprétation intellectuelle derrière reste le travail de l’ingénieur. Autre exemple : lorsque nous avons commencé à monitorer les machines et les valeurs environnementales de notre bâtiment il y a deux ans, nous recevions des dizaines d’alertes chaque jour. Il nous a fallu des mois d’observation pour affiner le système et définir les dysfonctionnements qui doivent réellement déclencher une alerte. Ce type de modèle ne peut pas être acquis tel quel. Il faut, pour le développer, des professionnels qui connaissent leur métier et qui ont de la passion pour l’exercer au quotidien.
C’est pourquoi les synergies entre le service IT et le service digitalisation sont primordiales. Nous apprenons beaucoup de nos collègues qui sont sur le terrain, qui interagissent avec les clients, qui ont une vue sur le marché, qui connaissent la réglementation et nous faisons en sorte de leur fournir un outil adapté à leurs besoins.

Le mot de la fin ?

SL : D’abord, l’intelligence humaine prime toujours sur l’intelligence artificielle. Et parmi toutes les technologies émergentes, la plus prometteuse et celle qui ne va plus disparaître est l’intelligence artificielle, mais en même temps c’est celle qui comporte le plus de danger de se tromper de chemin, ou d’engager de l’énergie dans la mauvaise direction.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Des outils ciblés, développés par ceux qui les utilisent
Des outils ciblés, développés par ceux qui les utilisent

Fondée en 1985 par Michel Fauconnet, la société Fauconnet Ingénierie (FISA) est devenue un acteur clé des logiciels pour bureaux d’études HVAC et plomberie. Dirigée aujourd’hui par Jérôme Fauconnet, FISA aide ses clients à adopter des outils avancés comme Revit, en proposant des solutions adaptées et une expertise sectorielle.

Article
Article
Partager sur

Une histoire de famille

L’histoire de la société Fauconnet Ingénierie (FISA) commence en 1985 à Grenoble, date à laquelle son fondateur, Michel Fauconnet, après avoir constaté les limites des logiciels thermiques existants, décide de développer des outils informatiques pour améliorer le travail en bureau d’études thermiques.
Au début des années 90, l’entreprise commence à développer des logiciels liés aux fluides, intégrant des fonctionnalités avec AutoCAD pour offrir une interface graphique adaptée aux besoins des utilisateurs.
À partir de 2000, elle s’oriente vers des outils de tracé 3D, notamment avec Rocad, en réponse aux évolutions du marché et de la technologie. À cette époque, Autodesk lance AutoCAD MEP en Europe, et l’entreprise s’affirme comme un acteur majeur grâce à son expérience. Au fil du temps, les outils s’adaptent aux normes DTU françaises et continuent d’évoluer.
En 2008, l’arrivée en France de Revit, un outil de conception assistée par ordinateur principalement destiné aux ingénieurs et aux chargés d’affaires dans le domaine du HVAC (chauffage, ventilation et climatisation) et de la plomberie, marque un tournant, permettant de concevoir et de réaliser des tracés d’exécution plus sophistiqués. FISA offre un accompagnement unique à ses clients pour optimiser leur utilisation de Revit, en simplifiant la formation et en fournissant des solutions adaptées aux besoins spécifiques des bureaux d’études et des entreprises traitant du HVAC et de la plomberie sanitaire.

Revit, un outil indispensable et intuitif

« Le passage d’AutoCAD à Revit est moins complexe qu’on ne le pense, car Revit est un outil plus intuitif. Les retours des utilisateurs montrent que les professionnels les plus aguerris reconnaissent rapidement le potentiel de ce nouvel outil, facilitant ainsi la transition », souligne Jérôme Fauconnet, fils du fondateur et dirigeant actuel de l’entreprise. « Bien que Revit puisse sembler intimidant, c’est un outil extrêmement efficace qui permet de créer des modèles techniques détaillés. Loin de se concentrer uniquement sur le tracé avec ses gabarits et ses bibliothèques de composants, le complément à Revit, Fisa-BiM CVC, propose une approche plus technique, notamment en ce qui concerne le dimensionnement des canalisations et des équipements. Il intègre également des outils complémentaires simples mais très utiles au quotidien comme « Arase », qui facilite le réglage des hauteurs de conduits, ainsi que des outils plus élaborés utilisant des technologies d’intelligence artificielle pour classer et identifier correctement les matériels dans les projets, ou encore des outils de création et de gestion des réservations ».
Il est crucial de se familiariser avec Revit avant de commencer un projet important pour éviter aussi bien les retards que le stress, et de commencer par des projets simples pour acquérir de l’expérience, car cela permet de gagner du temps à long terme, malgré cette phase d’apprentissage initiale. « Il ne faut pas attendre d’avoir un projet spécifique pour se former à Revit, car cela peut être un désavantage face à la concurrence et aux exigences de conformité liées au BIM. Certains de nos clients, après plusieurs années d’utilisation de Revit et Fisa-BiM CVC, réalisent qu’ils ont en fait amélioré leurs compétences et qu’ils font du BIM sans même s’en rendre compte. Ces clients, qui ont intégré des outils de modélisation dans leur flux de travail, constatent qu’ils sont plus à l’aise lorsque des projets mettant en œuvre le BIM se présentent », explique-t-il.
« Souvent nos clients attendent d’avoir un projet « tout BIM » pour se lancer dans l’aventure. Mais avant d’être un outil BIM, Revit est un formidable outil de tracé qui peut être utilisé en mode hybride (modélisation sur base de fond de plan AutoCAD). L’outil est également très efficace dans le tracé des locaux techniques. Dans ce cas, les 30 % de temps en plus sur ces premiers tracés seront compensés par la rapidité d’obtention des vues en coupes. Ainsi, il est dommage de se priver de cet outil performant et de ne pas se préparer dès maintenant aux nouvelles méthodes de travail », ajoute-t-il.
Fisa-BiM CVC présente comme avantage supplémentaire d’être compatible avec d’autres outils, comme ceux dédiés au bilan thermique selon la EN 12831 et le moteur Energy Plus, ou encore le calcul des pertes de charges et l’équilibrage des réseaux de ventilation, hydrauliques et sanitaires. Ces outils permettent des calculs rapides et précis en liaison avec les maquettes numériques, à condition toutefois de bien valider les données récupérées pour éviter par exemple les erreurs liées à une mauvaise sémantique en permettant notamment le contrôle à chaque étape du traitement. « Certaines erreurs courantes dans la modélisation, comme l’utilisation incorrecte des éléments architecturaux, peuvent fausser les résultats », souligne Jérôme Fauconnet.
« Nos outils déjà largement utilisés sur le territoire français sont basés sur les formules physiques traditionnelles utilisées en HVAC ou sur les normes européennes. Ainsi, ils peuvent être utilisés sur tous projets devant répondre à ces méthodes de calcul », conclut-il.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

SCOB transforme les plans en environnements vivants et interactifs
SCOB transforme les plans en environnements vivants et interactifs

SCOB s’appuie sur des outils BIM avancés pour proposer une vue détaillée des projets de construction, de la planification à l’exploitation, et crée des espaces modernes et collaboratifs, adaptés aux nouveaux modes de travail et permettant d’optimiser la productivité, la créativité et le bien-être.

Article
Article
Partager sur

Avant de créer SCOB, Rémi Bosc, son fondateur, dessinateur en construction de formation, s’est spécialisé en CAO au sein de l’équipe d’un éditeur et revendeur de logiciels CAFM qu’il a intégrée en tant que chef de projet - une expérience qui lui a permis de comprendre les besoins des gestionnaires d’environnement de travail - puis il a rejoint un cabinet d’audit et de conseil international dont il a contribué à aménager les 30 000 m2 du nouveau siège, qui peut accueillir 2 000 collaborateurs.
Son entreprise, lancée il y a quelques mois, propose de la CAO 2D (plans techniques, schémas, ...) et 3D (modélisations, rendus photoréalistes, simulations en réalité virtuelle, animations, …) qui allient esthétique et précision pour permettre une compréhension immersive des projets, ainsi qu’une conception et une gestion intelligentes et intégrées.
Se basant sur des outils BIM avancés, SCOB offre une vue complète et détaillée des projets, de la planification à l’exploitation, favorisant une collaboration efficace, une meilleure prise de décision et une optimisation des coûts et des délais.
SCOB accompagne ses clients depuis une analyse méticuleuse de leurs besoins jusqu’à une transition fluide de leurs opérations, en passant par les études techniques et la planification, la budgétisation, la rédaction des appels d’offres, la coordination et le suivi du chantier ou encore la conformité juridique.
Dans le contexte post-pandémique, la conception des bureaux est influencée par les nouvelles habitudes de travail qui sont apparues (home office, bureaux flexibles…). SCOB en tient compte et a à cœur de proposer des espaces collaboratifs et adaptables, intégrant une technologie avancée. L’objectif étant de favoriser bien-être, productivité, créativité et collaboration, et de redéfinir l’expérience de bureau.
« Notre approche de la conception des lieux de travail est profondément ancrée dans l’expertise en matière de création d’environnements alliant harmonieusement innovation et fonctionnalité. Chez SCOB, nous sommes convaincus que l’espace de travail idéal doit agir comme un catalyseur de créativité et de productivité, tout en favorisant le bien-être et l’énergie collaborative. Nos conceptions intègrent une esthétique moderne à des solutions ergonomiques, dans le but de créer des espaces qui améliorent l’implication des employés et répondent efficacement à leurs besoins quotidiens. Nous confier la transformation d’un espace de travail, c’est choisir d’en faire le reflet de l’identité d’une marque, et un lieu où l’excellence et l’innovation se cultivent au quotidien », conclut Rémi Bosc.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Le digital, un accélérateur de décarbonation pour Hydro
Le digital, un accélérateur de décarbonation pour Hydro

Grâce à l’expertise d’Hydro, Sapa développe de nouveaux châssis et murs-rideaux en aluminium pour une démarche écocirculaire. La plateforme My Sapa permet aux concepteurs et menuisiers de suivre le cycle de vie des produits, de la conception au réemploi, en offrant un accès détaillé aux solutions digitales.

Article
Article
Partager sur

Numérique et décarbonation : deux notions indissociables

« La réduction de l’impact environnemental de la menuiserie aluminium et, de manière générale, la décarbonation sont clairement dans notre ADN », affirme Stéphane Hardy, Project Manager Luxembourg chez Hydro Building Systems.
Cette vision se traduit dans ses produits qui sont composés de manière standard d’Hydro CIRCAL, un aluminium 100 % recyclé qui contient 80 à 100 % d’aluminium post-consommé, ainsi que dans les générations de produits à venir qui visent 75 % de matériaux recyclés et une recyclabilité à 95 %, tout en étant plus faciles à assembler et à désassembler grâce à la réduction des colles et silicones.
« Il ne faut surtout pas passer à côté de la digitalisation, dans ce contexte. Pour nous, c’est plus qu’un outil, c’est un accélérateur de décarbonation, c’est complètement essentiel ! ».

My Sapa, un espace numérique unique

Dans cette optique, Hydro a développé My Sapa, une plateforme digitale, très intuitive à utiliser, et accessible gratuitement avec un compte personnalisé. On peut y suivre la menuiserie tout au long de sa vie, depuis sa conception jusqu’à son réemploi.
L’objectif est de donner une valeur maximale au produit en fin de vie. « Plus on attribue de données au produit tout au long de sa vie – des données précises et complètes -, plus on augmente son potentiel de récupérabilité - ou de recyclabilité lorsque le réemploi n’est pas possible. Le numérique permet de charger un maximum d’informations sur le produit et de les retrouver très facilement, via un QR code assigné à chaque menuiserie », explique-t-il.
La plateforme My Sapa regroupe plusieurs outils dédiés à tous les intervenants du projet (concepteur, utilisateur, menuisier…), afin que chacun puisse trouver les services et informations clés dont il a besoin :

  • TechTIP est une plateforme de savoir-faire technique qui regroupe tous les documents dont un bureau d‘architecture ou d‘ingénierie a besoin lors de la conception d’un bâtiment : plans, détails, coupes, certificats, agréments, mises à niveau, etc.
  • SAPA3D est un logiciel 3D que le concepteur peut utiliser pour créer son objet sur mesure, avec les bons profilés et les bons vitrages, en format IFC, dans REVIT ou ARCHICAD, du projet le plus simple au plus complexe.
  • TechDESIGN est un outil dédié au menuisier qui lui permet de chiffrer la menuiserie, de commander les machines, de donner les ordres d‘usinage, etc.

Trois fonctionnalités qui offrent une réelle plus-value

Les outils My Sapa présentent de multiples avantages dont les trois principaux sont de permettre :

  • D’exporter les objets BIM personnalisés créés dans SAPA3D vers la maquette de l‘architecte, avec les dernières dimensions et finitions du châssis - épaisseur du profil et du vitrage, couleur, joints, etc. -, de manière à avoir un rendu final des plus réalistes.
  • D’éditer une EPD de la menuiserie en question, parfaitement conforme aux choix qui ont été pris en termes de composants, d’épaisseur, etc. Ces EPD personnalisés et dynamiques offrent un avantage en termes de performance et surtout de transparence dans le cadre des études carbone et d’impact environnemental qui sont de plus en plus souvent demandées dans les projets.
  • D’émettre, dès la création du châssis, un QR Code qui renvoie en un flash vers toutes les données précises et détaillées liées au châssis - fiches techniques, références, quantités et valeurs de fin de vie de l’aluminium et du vitrage, etc. -, mais aussi de le suivre : est-il en commande, en production, en cours d’acheminement, en cours de pose, etc. ? Quelle maintenance et quels réglages ont été réalisés ?

Mélanie Trélat
Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Fusionner le chantier et le bureau
Fusionner le chantier et le bureau

Avec sa technologie très ergonomique, Syslor contribue à moderniser les pratiques pour les chefs de chantier et les géomètres dans les travaux publics, en renforçant la sécurité et l’efficacité. Rencontre avec Maxime Renaud, attaché commercial, et Édouard Semin, gérant de Syslor

Article
Article
Partager sur

Avant de rejoindre Syslor, Maxime Renaud a passé 8 années chez Vinci en France, où il était dessinateur-projeteur. Pour les avoir déployées auprès des chefs de chantier et des opérateurs terrain dans toute la région Champagne-Ardenne, il connaît bien les solutions proposées par Syslor et a une expérience concrète de leur utilisation dans une entreprise de travaux publics.
« Je vois, dans ces solutions, un énorme gain de temps passé sur le terrain pour le géomètre qui n’a plus à faire d’aller-retours sur le chantier pour des petites tâches sans valeur ajoutée, comme réimplanter deux points qui ont été accrochés avec une pelleteuse, remettre en place des fiches qui sont tombées ou refaire la peinture qui a disparu au sol », explique-t-il. « Avec les outils Syslor, le chef de chantier qui est sur place peut effectuer ces tâches virtuellement, simplement avec son smartphone. Cela permet aussi d’épargner au géomètre le marquage-piquetage en amont et le récolement en aval, qui sont assez chronophages ».
Qui dit gain de temps, dit gain d’argent et Syslor promet un retour sur investissement rapide grâce à la réduction du temps passé sur certaines tâches. « Sur le marquage-piquetage, donc la partie préparatoire qui consiste à tracer les réseaux au sol, on met jusqu’à 3 fois moins de temps. Globalement, le retour sur investissement va prendre un an, peut-être deux, en fonction de la taille du parc, de l’entreprise et du chantier », estime-t-il.
Un gain supplémentaire, et non des moindres dans un domaine aussi accidentogène que les travaux publics, est le gain en sécurité. « Le travail à proximité des réseaux sensibles est particulièrement dangereux. Il y a encore trop de personnes qui se blessent - voire se tuent - au travail en cassant une conduite de gaz ou d’électricité, parce que le marquage n’a pas évolué avec le chantier. En permettant au géomètre d’avoir accès à tous les plans projetés sur le terrain et en facilitant ainsi la visualisation des réseaux sensibles, Syslor lui apporte un confort et une sécurité non négligeables. Il n’est plus obligé de descendre dans des tranchées qui ne sont parfois pas blindées pour la partie récolement. Il peut capter des données précises via son smartphone, sans prendre de risques inutiles puisqu’il le fait depuis les abords de la tranchée ».
Autre avantage : la simplicité d’utilisation de Syslor rend l’outil accessible même à ceux qui ne sont pas à l’aise avec la technologie. « Nous avons limité au nombre de trois les actions à effectuer avant d’arriver au résultat. Il n’y a pas de paramétrage à réaliser en dehors de celui qui est fait à la réception du matériel, il n’y a pas d’écart possible, tout est guidé, l’outil est pensé pour que tout le monde puisse l’utiliser », indique Maxime Renaud.
« Il faut aussi souligner la rapidité de traitement, qui est un des points forts de nos solutions », complète Édouard Semin. « Comme nos solutions sont en utilisation illimitée, la personne sur le terrain peut envoyer dix vidéos par jour au bureau d’études pour qu’il puisse avoir une vision globale du chantier et voir son évolution à chaque heure. Des statistiques peuvent également être éditées : volumes de terre excavée, mètres linéaires de blindage installés, par exemple. Enfin, l’outil permet de produire les plans de récolement. En restant à son bureau, c’est comme si l’ingénieur ou le géomètre était sur son chantier : Syslor amène le chantier au bureau et fait redescendre les données du bureau vers le chantier pour aider l’opérateur terrain ».
Le Luxembourg accuse un certain retard sur les autres marchés en termes de digitalisation, et Syslor souhaiterait contribuer à sa transition numérique. « Nous pouvons recevoir les personnes intéressées dans nos locaux à l’IFSB pour une démonstration de nos solutions et nous sommes même prêts à nous déplacer sur le terrain pour leur faire tester sur leurs propres chantiers.
Dès qu’on leur met nos outils en main, ils y voient très vite un intérêt. Je me souviens d’un client à qui j’avais donné le récepteur, il l’a pris et ne l’a plus lâché. Il a fait le tour de son chantier pour regarder en réalité augmentée où passaient les réseaux. Il a ensuite fait une vidéo et, au bout de 10 minutes, il a obtenu son nuage de points qui représentait son jumeau numérique. Il pouvait dès lors se positionner sur le jumeau numérique et sur la réalité.
Les travaux publics sont des travaux pénibles. Nous y apportons un peu de « fun », tout en restant très sérieux, concrets, opérationnels et efficaces », conclut-il.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Qualité de l'air intérieur : prévenir plutôt que guérir grâce à l'IA
Qualité de l’air intérieur : prévenir plutôt que guérir grâce à l’IA

Le Laboratoire Luxembourgeois de Contrôle Sanitaire – LLuCS collabore avec la société française Octopus Lab qui a développé un outil prédictif, baptisé Indalo Supervision. Basé sur l’intelligence artificielle, il permet d’anticiper les pollutions potentielles à l’intérieur des bâtiments pour une qualité d’air optimale.

Article
Article
Partager sur

Qu’est-ce que le LLuCS ?

Le Laboratoire Luxembourgeois de Contrôle Sanitaire est un laboratoire privé, créé en 1993. Il travaille sur quatre pôles de compétences qui sont l’analyse alimentaire, d’eau, d’hygiène et de la qualité de l’air intérieur. Concernant cette dernière thématique, plusieurs études ont démontré que la qualité de l’air intérieur a un impact significatif sur la santé humaine. C’est une information importante sachant que nous passons 80 % de notre temps dans des bâtiments et que l’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. On peut notamment y trouver des particules fines, mais aussi des polluants chimiques comme des composés organiques volatils (COVs) contenus dans de nombreux matériaux de construction et produits domestiques, des contaminants microbiologiques comme des moisissures, bactéries et levures, ainsi que d’autres polluants.

C’est donc un paramètre à prendre sérieusement en considération. Comment abordez-vous ce sujet ?

En plus de nos analyses en laboratoire, nous avons choisi de collaborer avec la société française Octopus Lab. Elle a développé un outil qui permet d’optimiser la qualité de l’air intérieur et, en parallèle, de réaliser des économies d’énergie.

Quel est votre rôle dans cette collaboration ?

Pour ce faire, nous installons des capteurs qui collectent diverses informations : température, taux d’occupation, taux de CO2, etc. Ces informations sont renvoyées à un boîtier qui va prendre le contrôle de la ventilation et la faire évoluer automatiquement en fonction des données reçues. Cet outil intègre une intelligence artificielle qui se nourrit de ces données, mais aussi de données concernant la qualité de l’air extérieur, via la base de données européenne Copernicus.

Et une fois que cet outil est installé ?

L’expertise de notre laboratoire porte sur le volet sanitaire. Nous avons donc à cœur d’être les garants d’une qualité d’air intérieur optimale et de prioriser cet aspect sur l’efficacité énergétique, même si ce dernier volet reste important. Indalo Supervision permet, en effet, de réaliser jusqu’à 70 % d’économies d’énergie.

Quel est l’apport de l’intelligence artificielle ?

L’IA « apprend » au fur et à mesure que le bâtiment vit : durant les premiers mois, elle observe comment il réagit pour ensuite mettre en place une stratégie de ventilation selon différents paramètres comme la météo, les polluants extérieurs, la géographie du bâtiment, le taux d’occupation, etc. Ceci permet à l’outil d’avoir davantage de flexibilité et un temps de réaction beaucoup plus rapide que l’homme, mais aussi d’agir de manière prédictive afin d’anticiper les problématiques qui pourraient se poser. L’homme garde, bien entendu, un regard sur la stratégie de ventilation et peut reprendre directement la main si nécessaire.

Pourquoi avoir décidé de travailler avec cet outil en particulier ?

Cet outil est particulièrement intéressant de par son côté prédictif. Il permet d’agir sur la qualité de l’air non pas seulement en curatif, mais aussi en préventif, et d’anticiper ainsi tous types de pollutions à l’intérieur du bâtiment qui pourraient générer des problèmes de santé pour les occupants.

Quel retour d’expérience avez-vous sur cette solution ?

Indalo Supervision est aujourd’hui disponible au Luxembourg et des discussions sont en cours pour l’implémenter dans plusieurs projets en lien avec la qualité de l’air intérieur dans des établissements recevant du public. Nous prévoyons notamment de l’installer dans le bâtiment que nous occupons.
Mais la société Octopus a déjà réalisé de nombreux projets en France depuis sa création en 2018, que ce soit dans des crèches, des entreprises ou des bâtiments administratifs. Il faut également préciser qu’il y a une réelle expertise derrière cet outil. Les fondateurs de la société sont experts dans le domaine, et l’un d’entre eux est un ancien du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) en France.

En plus d’Indalo Supervision, il existe aussi l’outil Indalo Conception, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Grâce là encore à l’intelligence artificielle, Indalo Conception permet de simuler, dès la conception d’un bâtiment, l’impact potentiel sur la santé de tel ou tel type de peinture, de revêtement ou de colle. Il propose également des alternatives, de manière à trouver des variables d’ajustement et à atteindre le meilleur compromis pour une qualité d’air intérieur optimale.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Vers une gestion optimale des systèmes HVAC
Vers une gestion optimale des systèmes HVAC

Les outils numériques révolutionnent la gestion des bâtiments en optimisant le chauffage, la ventilation et la maintenance, ce qui améliore confort, efficacité énergétique et durabilité. GECO, expert du traitement de l’air depuis 40 ans, suit cette évolution technologique.

Article
Article
Partager sur

Le rendement énergétique, un paramètre crucial

Le choix de la meilleure VMC pour un projet donné se base sur une étude technique complète du bâtiment, qui prend en compte différents paramètres comme la superficie, la hauteur sous plafond ou encore le type de chauffage.
Le rendement énergétique est un facteur clé. Il est déterminé notamment par la récupération de chaleur entre l’air extrait et l’air réintroduit. Un rendement élevé permet de réduire les besoins en énergie supplémentaire pour chauffer l’air intérieur, conduisant à des gains substantiels, tant du point de vue énergétique (donc écologique) que du point de vue économique.
En adaptant le fonctionnement des systèmes aux besoins réels des occupants, les bâtiments peuvent consommer moins d’énergie tout en maintenant un niveau de confort élevé pour les usagers. Et les outils numériques actuels permettent d’optimiser ce fonctionnement.

Des solutions à tous les besoins

Depuis sa création, l’entreprise GECO offre une large gamme de VMC double flux adaptée à différents besoins, que ce soit en rénovation ou en construction neuve. Leur point commun : à la fois fiables, performants et flexibles en termes de raccordement, ils offrent un rendement énergétique optimal, certifié par le PassivHaus Institut (PHI).

Une gestion intelligente pour gagner en performance énergétique

Si on prend l’exemple de son produit-phare, la PKOM4 de Pichler, qui est un appareil multifonctionnel regroupant la ventilation double flux, le chauffage, le refroidissement et la production d’eau chaude sanitaire, avec une emprise au sol de moins d’1 m2, il est doté d’un système de contrôle intelligent basé sur des capteurs connectés qui permet d’avoir accès aux données relatives à la température, à la qualité de l’air, au taux de CO2 et d’humidité, aux consommations d’énergie à distance, et d’effectuer ainsi une surveillance en temps réel (tout en respectant les règles de la RGPD).

Une régulation automatisée

Ce système permet d’ajuster automatiquement les fonctions de chauffage, de ventilation et de climatisation aux habitudes des usagers, donc d’augmenter leur bien-être tout en renforçant l’efficacité énergétique de l’appareil.
Cette technologie permet également d’effectuer une maintenance prédictive, de déceler les éventuels dysfonctionnements dès leur apparition et de les corriger à distance évitant ainsi des passages techniques inutiles ou permettant d’intervenir physiquement lorsque c’est nécessaire en étant équipé des bonnes pièces.

Et un contrôle à distance

Au-delà de l’automatisation, les gestionnaires peuvent également piloter eux-mêmes les différents systèmes proposés par GECO, via une interface utilisateur simple à utiliser qui leur donne la possibilité d’ajuster les paramètres de chauffage et de ventilation depuis n’importe où, sur un écran ou une application mobile. Cela permet de réagir rapidement aux problèmes ou de programmer des changements sans être physiquement présent sur place.

Des machines intégrables dans les modèles BIM

Enfin, la plupart des machines commercialisées et installées par GECO possèdent des fichiers DWG qui permettent de les intégrer dans une maquette BIM au moment de la modélisation du bâtiment en phase de planification. Ceci permet de réduire les risques d’erreurs, donc d’avoir à faire des modifications techniques à la fois coûteuses et chronophages au moment de la construction.
Les modèles BIM peuvent également être utilisés en phase d’exploitation. La précision des informations contenues dans l’objet BIM permet alors de faciliter la gestion des équipements, la planification des entretiens et la simulation des performances énergétiques dans des conditions variées.
Le but, à terme, est que toutes les machines proposées par GECO puissent s’intégrer dans des maisons autonomes où tout s’autorégule simplement et automatiquement, sans interaction humaine.
Mélanie Trélat

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Avec EOX, TKE digitalise les bâtiments et réduit leur empreinte carbone
Avec EOX, TKE digitalise les bâtiments et réduit leur empreinte carbone

TK Elevator lance un ascenseur innovant sur le marché luxembourgeois. EOX introduit des fonctionnalités haut de gamme dans l’ascenseur de tous les jours. Il allie nouvelles technologies, performances écoénergétiques et design personnalisé pour répondre à tous les besoins actuels. Nicolas Herrmann, ambassadeur EOX chez TK Elevator Luxembourg.

Article
Article
Partager sur

Présentez-nous le dernier né de la gamme TKE en quelques mots. Qu’a-t-il de plus qu’un ascenseur classique ?

EOX est un ascenseur conçu comme une extension naturelle de la façon de vivre et de se déplacer de ses utilisateurs qui, au-delà de sa fonction de départ (monter et descendre), les accompagne dans tous les besoins de leur vie quotidienne.

L’avez-vous déjà installé au Luxembourg ?

La première installation au Luxembourg est prévue pour novembre. D’autres pays européens ont une certaine avance sur nous. La « révolution EOX » y a donc déjà commencé. Notre première référence locale en novembre nous permettra de convaincre nos clients luxembourgeois qu’EOX est bien l’ascenseur de l’avenir, aussi au Luxembourg.

À quels types de bâtiments est-il adapté ?

Il peut répondre à toutes sortes de besoins et est adapté aussi bien à de très grands bâtiments (jusqu’à 20 étages) qu’à des bâtiments plus petits. Avec sa hauteur sous-dalle et sa cuvette réduites, il requiert moins de place qu’un ascenseur classique. Les mètres carrés gagnés peuvent ainsi être utilisés en tant qu’espace d’habitation ou de bureau.

EOX est une innovation qui intègre des outils digitaux. Quelle plus-value ces technologies apportent-elles ?

Grâce à des composants digitaux et du matériel informatique compatibles avec l’IoT et l’IA, on peut avoir une vue à 360 degrés sur l’ascenseur. Ces technologies permettent, par exemple, de l’appeler à distance via une application mobile sur son smartphone ou encore de donner accès, lorsque vous êtes absent, à un livreur qui passe déposer un colis, à une personne qui vient s’occuper des lieux ou aux enfants lorsqu’ils rentrent à la maison après l’école. L’accès est, de ce fait, entièrement sécurisé.

Comment ces technologies contribuent-elles à réaliser des économies d’énergie ?

Plusieurs facteurs vont entrer en ligne de compte. D’abord le fonctionnement de l’ascenseur lui-même est économe en énergie puisqu’il est doté d’un entraînement régénératif, d’un éclairage LED et d’un mode veille qui arrête automatiquement tous les composants lorsque l’ascenseur n’est pas utilisé.
Au-delà de cela, la technologie permet de mettre en place une maintenance prédictive, ce qui est une innovation fondamentale. L’ascenseur EOX est équipé de capteurs intelligents qui, associés à du machine learning, permettent de collecter, de regrouper et d’analyser toutes les informations captées dans tous les EOX et de considérer ces données comme pouvant concerner votre ascenseur. À travers notre portail informatique, nous avons une vision complète sur chaque composant de l’ascenseur et sur sa durabilité dans le temps. Nous avons ainsi la possibilité d’anticiper le remplacement des pièces au lieu d’attendre qu’elles soient réellement défectueuses, ce qui limite les risques que l’ascenseur reste bloqué pendant des semaines.
Si néanmoins une panne se présente, elle est immédiatement détectée par les capteurs. Cela déclenche une notification qui nous est envoyée en temps réel, ce qui nous donne un avantage en termes de temps d’intervention et de résolution du problème. Il n’est, en effet, plus nécessaire de faire se déplacer un technicien à plusieurs reprises pour d’abord analyser la panne, puis tester la pièce commandée et éventuellement revenir avec une autre pièce si celle-ci ne convient pas.
Ce même portail permet également au client d’avoir accès, en toute transparence, à des rapports sur le fonctionnement de son ascenseur, ainsi que sur sa consommation d’énergie réelle et sur l’électricité récupérée et réinjectée dans le réseau du bâtiment via l’entraînement régénératif. Il peut ainsi reprendre la main sur le comportement de son ascenseur s’il le souhaite.

Ce nouveau produit a-t-il d’autres avantages que nous n’avons pas encore évoqués ?

Nous n’avons pas parlé de la personnalisation. Ce nouvel ascenseur offre des possibilités diverses en termes de décoration - coloris, matériaux de haute qualité, taille des miroirs, selon les besoins et le positionnement de l’ascenseur -, mais aussi en termes d’expérience usager avec un écran numérique de 7 pouces qui diffuse des informations en continu, par exemple les actualités, la météo ou un contenu plus personnalisé.

Mélanie Trélat
Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Clearnanotech transforme l'enveloppe des bâtiments en source d'énergie
Clearnanotech transforme l’enveloppe des bâtiments en source d’énergie

Clearnanotech propose des solutions photovoltaïques intégrées aux bâtiments pour maximiser la production d’énergie propre, réduire l’empreinte carbone et générer des revenus. Ces technologies s’adaptent aux exigences esthétiques et techniques modernes. Interview d’Alexander Valenzuela, fondateur et CEO de Clearnanotech

Article
Article
Partager sur

Quelle vision a inspiré la création de Clearnanotech ?

Nous croyons fermement en l’évolution des matériaux de construction traditionnels vers des matériaux de construction intelligents, capables de créer de la valeur ajoutée pour les propriétaires comme pour les usagers des bâtiments et d’avoir par conséquent un impact positif considérable sur notre environnement.
Clearnanotech est une société luxembourgeoise fournissant des solutions pour l’application de matériaux de construction innovants et intelligents permettant la production d’énergie photovoltaïque provenant de toutes les parties de l’enveloppe du bâtiment, étant soit visible soit invisible au premier coup d’œil et s’alignant sur les exigences architecturales et techniques du bâtiment.

Comment les technologies peuvent-elles transformer les bâtiments ?

De nos jours, les matériaux sont en constante évolution, les technologies s’intègrent de plus en plus dans les processus de construction, l’intelligence artificielle et l’IoT entrent dans le quotidien des utilisateurs des bâtiments, et les bâtiments, qui deviennent plus complexes, ont une demande croissante en énergie, en particulier en électricité.
Nous avons désormais atteint un niveau de maturité qui permet de transformer les bâtiments : les technologies photovoltaïques ont des rendements optimaux et les prix sont, en raison des capacités de fabrication mondiales élevées, vraiment abordables. Ces deux prérequis, couplés à la sensibilisation et à l’engagement de toutes les parties prenantes - y compris les gouvernements -, rendent possible le déploiement d’un plan réaliste pour démarrer la mise à niveau énergétique des bâtiments, qu’ils soient neufs ou existants.
L’enveloppe des bâtiments est le prochain niveau de transformation, que nous attendons et soutenons activement. Nous imaginons des entreprises technologiques et des entreprises de construction fortement impliquées dans la création de nouveaux produits et marchés pour stimuler une production d’énergie propre et réduire l’empreinte carbone des bâtiments dans le monde entier.

En quoi votre technologie consiste-t-elle concrètement ?

Nous disposons d’un pool de différentes technologies pour la production d’énergie sur l’enveloppe du bâtiment. Nous représentons des fabricants de modules photovoltaïques légers (de 3 à 5 kg/m2) et flexibles qui peuvent être fixés sur les toits comme sur les façades. Leur installation est plus facile que celle de modules classiques, donc moins coûteuse. Ils fonctionnent parfaitement sur les toitures standards, mais peuvent aussi être installés sur celles ne supportant qu’une charge réduite. Ils peuvent être appliqués à tout type de surfaces : tôle ondulée, membranes, surfaces bitumineuses, etc.
Notre marché cible est principalement celui des bâtiments industriels, mais nous offrons différentes solutions pour les bâtiments commerciaux et résidentiels. Nous proposons, par exemple, des modules photovoltaïques multicolores opaques pour façades ventilées et non ventilées, disponibles dans toutes les tailles souhaitées, et qui peuvent atteindre des rendements de 190 Wc/m2. Nous proposons également des tuiles opaques pour toitures de tailles standardisées, disponibles dans deux couleurs : gris et terre cuite, ainsi que du vitrage photovoltaïque entièrement transparent et isolant. Tous ces produits sont entièrement conformes aux réglementations locales et européennes.

En quoi votre solution est-elle différente des solutions existantes ?

Pour les modules photovoltaïques légers, nous proposons différents modes de fixation, ce qui est exclusif à nos produits, et nous sommes en train de développer encore des options supplémentaires.
Pour les modules rigides, opaques et transparents, nous misons sur la flexibilité et le sur-mesure en termes de tailles et de couleurs, en même temps que sur la standardisation, pour augmenter la quantité de m2 installés.

Quelle valeur ajoutée offrez-vous à vos clients ?

Nous proposons à nos clients une plateforme centralisée et unique qui fournit des produits photovoltaïques de haute qualité, fiables et innovants. Ces produits sont liés à des systèmes spécialement développés et sur-mesure qui simplifient l’installation. De plus, nous leur fournissons des services techniques, des formations pour les installateurs, une supervision de projet, une ingénierie interne et une recherche continue de nouvelles technologies émergentes dans le monde entier, le tout d’une seule main.

Comment vos solutions permettent-elles de générer des revenus et de réduire les émissions de carbone ?

Le coût de l’électricité augmente constamment, tout comme les besoins en énergie : de plus en plus d’appareils demandent de plus en plus d’énergie. Notre approche, qui consiste à élargir l’installation de modules photovoltaïques à davantage de zones de l’enveloppe du bâtiment, contribue à maximiser la production d’électricité.
Pour compléter nos solutions, nous proposons également des onduleurs et des batteries. L’augmentation de la quantité d’énergie autoproduite, soutenue par des réseaux intelligents et des communautés énergétiques, transforme les producteurs d’énergie en vendeurs d’énergie, ce qui leur permet d’économiser de l’argent mais aussi de générer des revenus.
Les nouvelles réglementations sur la taxation carbone pour les entreprises industrielles et non industrielles rendent l’adoption de technologies propres cruciale afin de renforcer l’impact positif des activités quotidiennes de ces entreprises.

Comment votre processus fonctionne-t-il ?

Il se déroule en cinq étapes :

  • Vous nous envoyez une demande de devis pour un projet, nos collaborateurs et partenaires visitent le site pour obtenir toutes les informations nécessaires sur le projet.
  • Nous évaluons et sélectionnons la technologie et le système les mieux adaptés à votre installation.
  • Nous émettons une proposition qui comprend une évaluation à 360° de votre projet et qui est gratuite.
  • Nous, ou notre installateur certifié, vous envoyons le devis.
  • Après accord, le projet est exécuté.

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Des enduits à base de liège pour une durabilité éprouvée
Des enduits à base de liège pour une durabilité éprouvée

Diasen, entreprise italienne, utilise des matériaux biosourcés comme le chêne-liège, la chaux et l’argile pour créer des enduits isolants, assainissants et acoustiques. Sa gamme inclut aussi des produits d’étanchéité et de chapes, tous orientés vers le respect de l’environnement. Reportage produits innovants.

Article
Article
Partager sur

L’enduit isolant Diathonite Thermactive

Cet enduit naturel et allégé composé de liège en granulométrie fine (0-3 mm), de silice amorphe expansée, de perlite, de pierre ponce et de chaux hydraulique est commercialisé prêt à l’emploi et destiné à être projeté en intérieur comme en extérieur ; incombustible et perspirant, il s’applique sur une très grande majorité de supports secs et résistants (moyennant l’application préalable éventuelle de produits d’accroche) comme le béton, le béton cellulaire, la terre cuite, mais également sur enduits existants ou panneaux dérivés du bois. L’enduit Diathonite Thermactive propose un coefficient de conductivité thermique -λ- de 0,037 W/mK, un coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau -μ- de 3 et une chaleur spécifique -c- de 1.000 J/kgK.

L’enduit isolant biosourcé Diathonite Evolution

Cet enduit naturel pré-mélangé prêt à l’emploi pour une application extérieure, très poreux, se compose de liège en granulométrie fine (0-3 mm), de chaux hydraulique naturelle, d’argile et de poudre de diatomées (microalgues monocellulaires) ; outre ses caractéristiques isolantes, il présente d’excellentes propriétés antibactériennes et peut également être appliqué en tant que produit extérieur ou intérieur de déshumidification.

L’enduit d’assainissement Deumix+

Ce sont toujours les produits identiques - liège, argile et chaux -, formulés différemment et auxquels sont ajoutés certains additifs qui composent l’enduit Deumix+ dont la fonction principale est la déshumidification de parois et la rétention de sels de migration, par exemple en rénovation ou lorsqu’il est complexe d’intervenir autrement (accessibilité technique limitée ou nulle) ; très perspirant et à porosité élevée, cet enduit peut même être appliqué sur surfaces humides et sert volontiers de support pour des finitions minérales à la chaux, par exemple.
La quasi-totalité des produits Diasen dispose de plusieurs labels et certifications relatifs à la qualité intérieure de l’air (certification VOC française, Blauer Engel, LEED Low-Emitting Material, etc.), d’EPDs, et de l’ensemble des certifications techniques classiques.
Pour suivre une formation adaptée à l’application de ces produits ou pour découvrir l’étendue complète de la gamme en produits durables de rénovation et d’assainissement, l’entreprise Ecologe sera votre partenaire privilégié. Personne de contact : Eric Van Boven - support@ecologe.eu-

Régis Bigot, Architecte & Innovation Project Manager Neobuild GIE
Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Vers une impression neutre en carbone grâce aux panneaux photovoltaïques
Vers une impression neutre en carbone grâce aux panneaux photovoltaïques

L’Imprimerie Centrale a installé près de 1000 m 2 de panneaux photovoltaïques sur le toit de son bâtiment à la Cloche d’Or, de manière à pouvoir proposer d’ici quelques années une impression zéro carbone net sans compensation.

Article
Article
Partager sur

Quelle est l’origine de ce projet ?

Jérôme Kaiser : L’imprimerie est souvent considérée comme un secteur qui pollue la nature, qui coupe des arbres, ce qui n’est pas tout à fait juste. Il faut reconnaître que l’impression offset est assez énergivore, donc génère du CO2, mais un livre ne consomme de l’électricité qu’une seule fois, lors de son impression, alors qu’un document PDF pollue à chaque fois qu’il est consulté.
Nous sommes conscients de notre impact social en tant qu’entreprise et nous voulons contribuer à l’effort collectif pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, tout en apportant des réponses à nos clients qui nous demandent de plus en plus souvent si nous utilisons des encres écologiques, du papier recyclé, si notre production est neutre en CO2, etc. Avec ce projet, nous répondons aux attentes de nos clients, tout en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles grâce à l’électricité verte que nous produisons sur place.
Cet investissement s’inscrit dans une vision à long terme. Le secteur de l’impression évolue rapidement et il devrait connaître encore de grands changements au cours des prochaines années avec, probablement, une réduction des tirages en offset et une croissance significative des commandes en impression digitale qui s’accompagnera d’une évolution technologique des machines numériques. Ces dernières deviennent, tant pour l’impression que pour la reliure, de plus en plus performantes, rapides, flexibles et économes en énergie. Ceci nous permettra d’optimiser notre production, tout en réduisant drastiquement notre consommation énergétique. En effet, notre presse offset consomme en moyenne 350 kWh, tandis que nos sept presses numériques ne consomment que 100 kWh au total, même lorsqu’elles tournent toutes à pleine capacité simultanément. Même en ajoutant les machines de reliure - qui ne tournent pas toutes en même temps sur une journée entière -, notre consommation reste inférieure à 200 kWh.

Quel objectif visez-vous avec cette installation ?

Laurence Dernoeden : Nous avons réalisé un investissement important en installant 426 panneaux photovoltaïques d’une puissance de 460 W chacun, couvrant une surface totale de 946,49 m2 et capables de produire 495,96 kW crête dans des conditions optimales. Depuis que les panneaux ont été posés en février dernier, nous avons produit un peu plus de 160 MW, ce qui représente une bonne partie de notre consommation. Le surplus d’électricité que nous produisons, par exemple les week-ends puisque nous ne travaillons pas, est injecté dans le réseau. Grâce à cette installation sur notre toit, nous serons prêts pour l’avenir, avec l’ambition de devenir à moyen/long terme (5 ans) une entreprise neutre en CO2, d’autant plus que nous disposons encore d’une surface importante sur notre toit pour installer des panneaux supplémentaires si besoin.

C’est Socom qui s’est chargé de la réalisation du projet. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre collaboration ?

Franky Wies : Socom est une société luxembourgeoise spécialisée dans les installations électriques de grande envergure, donc uniquement dans le B2B, dans les domaines de l’industrie, du tertiaire et des infrastructures de production d’énergie renouvelable. Nous installons tous types de panneaux - dont ceux de notre société sœur SolarCell qui sont fabriqués au Luxembourg -, en fonction de la puissance requise dans le bordereau. Nous proposons des projets clé en main, incluant les études et le suivi.
Nous avons été sollicités par le directeur général de l’Imprimerie Centrale, Monsieur Dernoeden, pour poser une installation photovoltaïque en toiture. Au-delà des panneaux, nous avons aussi mis en place un onduleur de grande puissance et un software, nommé MeteoControl, qui permet de surveiller l’ensemble de l’installation. Ce logiciel permet de s’assurer, en temps réel et à distance, du bon fonctionnement, et de détecter rapidement les éventuels dysfonctionnements.
LD : Travailler avec une entreprise luxembourgeoise était primordial pour nous. Cette initiative s’inscrit dans un engagement global en faveur de l’économie circulaire et du soutien à l’emploi local, en privilégiant les partenariats avec des entreprises luxembourgeoises comme Socom. Cela est en accord avec nos valeurs. Et cela s’est avéré être une belle collaboration avec une grande réactivité de leur part.
FW : Je confirme que la collaboration avec l’Imprimerie Centrale était excellente. Que ce soit en phase de préparation du projet, lors de l’installation des panneaux et après leur mise en service, la réalisation s’est vraiment faite dans les meilleures conditions possibles.

Mélanie Trélat
Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

La due diligence dans les transactions immobilières
La due diligence dans les transactions immobilières

Le numérique est devenu incontournable dans tous les secteurs, transformant les processus et la gestion des risques, ce qui pose des défis aux acteurs économiques, leurs conseillers et aux administrations, y compris dans l’immobilier. Article de Me Mario Di Stefano, Managing Partner et avocat à la Cour chez DSM Avocats à la Cour.

Article
Article
Partager sur

L’évolution des pratiques de due diligence dans les transactions immobilières en est une des illustrations, où le recours toujours plus poussé à des outils numériques est une réalité.

On peut ainsi dire que le temps des data room papier est définitivement révolu. Le standard est, aujourd’hui, la communication des documents et informations par une data room numérique, logé dans le cloud.

Aussi, de plus en plus, et surtout pour les data room très volumineuses contenant nombre de documents à fonction similaire, l’analyse du contenu de la data room n’est plus effectuée par des humains, mais à l’aide d’outils numériques connaissant une évolution rapide et continue. Les possibilités ouvertes par l’intelligence artificielle et l’augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs évoluent à une vitesse époustouflante.

Néanmoins, des précautions sont à prendre pour éviter certains risques pratiques liés à cette évolution.

D’un côté, il faudra s’assurer que la compilation des documents et informations dans la data room est complète, non équivoque et conforme aux originaux s’ils sont en format papier. Effectivement, dans la plupart des cas, cela correspond à une obligation prévue contractuellement. Or, souvent la documentation d’origine peut présenter des lacunes ou peut être fastidieuse à réunir. Par exemple, il n’est pas rare que des contrats soient numérisés sans les annexes, ou séparément des annexes, ou que la documentation soit répartie sur plusieurs départements, voire tenue par des conseils et prestataires externes. Parfois des changements au niveau des équipes peut mener à une déperdition d’informations ou la perte d’une vue d’ensemble.

Il est dès lors recommandé de ne pas attendre qu’une situation de due diligence se présente, mais revoir de façon critique et régulière la pratique de gestion des informations et documents, pour la rendre complète, fiable et traçable, et indépendante des départs qui peuvent survenir au niveau des équipes de gestion.

Cela paraît évident, mais il faut constater que dans la pratique on rencontre de nombreux cas où l’exercice de due diligence se heurte à un manque d’efficacité au niveau de la compilation de la data room, voire révèle des faits pertinents dont la partie venderesse n’avait pas, ou plus, connaissance.

Ensuite, et en fonction de l’étendue du recours à des outils d’analyse numériques, il y aura lieu de déterminer les aspects où une intervention humaine sera requise.

D’un côté, cela concernera le choix des outils numériques, la compréhension de leur fonctionnement et de leurs limites et le paramétrage, et de l’autre côté l’analyse des résultats et leur prise en compte dans la rédaction du rapport de due diligence et des documents contractuels.

Une confiance aveugle ou une référence sans critique à des résultats générés par des outils numériques ou des « algorithmes » peut engendrer des risques importants, voire remettre en cause la transaction en tant que telle si ces résultats révèlent des risques imaginaires ou purement théoriques, découlant d’un mauvais paramétrage.

Un autre défi est la sauvegarde et l’archivage des données de la data room, qui doit être fiable, pérenne et opposable aux parties. Vu qu’en général cela ne se fait plus aujourd’hui en format papier, on aura recours à des solutions numériques, comme une sauvegarde sur une clé USB ou un DVD non réinscriptible, ou encore une détention des données en séquestre auprès d’un tiers. Il est alors important de vérifier la conformité de cette sauvegarde avec le contenu de la data room, et de documenter l’accord des parties sur l’opposabilité du contenu du support numérique en cas de différend, et notamment en cas d’appel par la partie acquéreuse à des garanties consenties par la partie venderesse dans le cadre de la transaction. Il faudra, finalement, s’assurer de l’archivage du support numérique conservant son intégrité physique et permettant de le retrouver en cas de besoin. Là encore, cela paraît évident, mais on rencontre parfois des situations où, par exemple, pour des documents pertinents pour des garanties en matière fiscale qui peuvent porter sur une durée d’une dizaine d’années, il n’est plus possible de retrouver le support numérique.

Il va de soi qu’il faudra dans ce contexte respecter les obligations en matière de protection des données et les procédures internes de l’entreprise en matière de RGPD, en assurant l’intégrité de ces données, et en les protégeant contre des accès inautorisés.
On ne pourra négliger la protection de la propriété intellectuelle, alors qu’outre l’obligation de respecter les conditions d’utilisation des outils numériques en tant que tels et les droits de propriété intellectuelle en rapport avec ces outils, les opérations de due diligence peuvent impliquer la diffusion de documents, plans, images et informations faisant l’objet de droits d’auteur ou de secrets commerciaux.
La numérisation de ces données signifie qu’elles ne sont plus confinées au secret d’un classeur physique, mais stockées dans le cloud avec un accès ouvert à la contrepartie, mais aussi à un certain nombre d’intervenants externes, de sorte qu’elles peuvent échapper au contrôle de la partie les ayant dévoilées.

Il y aura donc lieu de prendre soin d’en limiter la diffusion, de soumettre les récipients à une obligation de confidentialité, et les cas échéant recourir à des plateformes numériques permettant d’identifier la partie ou l’intervint ayant téléchargé un document qui aurait par la suite été diffusé en violation d’une telle obligation.
Tout cela nécessite la mise en place d’une stratégie bien déterminée.
On peut en tirer la conclusion qu’en parallèle à l’importance croissante du recours à des outils numériques et l’intelligence artificielle, l’intervention humaine reste (encore ?) déterminante dans le cadre des transactions immobilières de taille, et au niveau des entreprises parties à la transaction, et au niveau de leurs conseils.

On ne pourra donc, dans ce contexte, négliger la formation des intervenants non seulement à l’utilisation, mais aussi à la compréhension en profondeur du fonctionnement des outils numériques, et de leurs limites. Au vu de l’évolution rapide de la technologie, cela requiert une mise à niveau constante, mais aussi une formation au processus de due diligence classique en tant que tel.
Pour toutes les parties prenantes, l’adaptation à la révolution numérique est un enjeu de taille, déterminant pour leur compétitivité et donc leur avenir dans un monde qui change profondément.

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Assurance et construction : gestion des risques à l'ère numérique
Assurance et construction : gestion des risques à l’ère numérique

La transformation numérique du secteur de la construction impacte l’assurance en permettant une gestion des risques améliorée, une prévention accrue, une tarification précise et des garanties sur mesure. Toutefois, ces technologies introduisent aussi de nouveaux risques à gérer.

Article
Article
Partager sur

Les technologies numériques dans la construction permettent une amélioration de l’évaluation des risques par les compagnies d’assurance. Par exemple, la modélisation de l’information du bâtiment et l’internet des objets permettent une collecte et une analyse des données précises sur l’état des chantiers en temps réel. Les assureurs peuvent ainsi mieux évaluer les risques liés aux projets de construction, en tenant compte de facteurs tels que les conditions météorologiques et la sécurité, ce qui leur permet de quantifier les risques associés à des projets spécifiques.

Le BIM et les capteurs IoT installés sur les chantiers permettent de détecter rapidement les anomalies et de prendre des mesures correctives avant qu’elles ne deviennent des problèmes majeurs. Ils contribuent également à une surveillance en temps réel des chantiers, réduisant ainsi les risques d’accidents et améliorant la sécurité des travailleurs. Les robots sont également utilisés pour des tâches répétitives et dangereuses, augmentant ainsi la sécurité sur les chantiers.

Une meilleure gestion des risques et une sécurité accrue sur les chantiers conduisent à une diminution des sinistres et des réclamations, ce qui peut réduire les coûts pour les assureurs et les clients. Les assureurs peuvent adapter leurs tarifs en fonction des données concrètes et des risques identifiés, permettant une tarification plus juste et dynamique. Cette transformation numérique facilite également le développement de produits d’assurance sur mesure adaptés aux besoins spécifiques des projets de construction.

Cependant, malgré les avantages que la numérisation apporte, de nouveaux risques émergent, tels que la responsabilité civile liée à l’utilisation de drones ou les risques cyber. Il est donc essentiel pour les courtiers de se tenir informés de ces évolutions et d’adapter leurs conseils pour obtenir des offres en conséquence.

En conclusion, la transformation numérique dans la construction modifie le paysage de l’assurance en offrant des opportunités d’amélioration de l’évaluation des risques et des processus de réclamation. Ces changements ouvrent la voie à une stratégie d’assurance plus efficace, adaptative et centrée sur les besoins des clients.

Extrait du Neomag #66 - Retrouvez l’article complet

Consultez nos autres dossiers