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Ça chauffe sous terre, la géothermie luxembourgeoise passe à l'action !

Ça chauffe sous terre, la géothermie luxembourgeoise passe à l’action !

La stratégie de décarbonation sectorielle, présentée par Bruno Renders, propose des actions ciblées. La géothermie y joue un rôle clé grâce à son potentiel en énergie renouvelable locale, stable et fiable, et à sa capacité à réduire le carbone opérationnel en offrant une alternative efficace pour le chauffage et le rafraîchissement.

La géothermie est reconnue comme une source d’énergie renouvelable essentielle dans les stratégies énergétiques européennes et donc a fortiori luxembourgeoises. Le Pacte vert pour l’Europe, lancé en 2019, vise à transformer l’Union européenne en une économie moderne et neutre en carbone d’ici 2050. Bien que le document ne mentionne pas spécifiquement la géothermie, il met l’accent sur le développement des énergies renouvelables, domaine auquel la géothermie contribue significativement.

Au Luxembourg, le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) pour 2021-2030 sert de feuille de route pour la politique énergétique et climatique du pays. Ce plan souligne l’importance des énergies renouvelables, y compris la géothermie, pour atteindre les objectifs de décarbonation. Il prévoit l’expansion ciblée de la chaleur produite à partir d’énergies renouvelables.

Conscient des enjeux de décarbonation et du potentiel de la géothermie pour répondre aux défis énergétiques, le Luxembourg accélère son engagement dans ce domaine.
C’est dans cette optique qu’un groupe d’experts et de passionnés s’est réuni pour structurer et dynamiser ce secteur stratégique.

Initié par Yannick Schuler (Bressaglia et Yes Go), Laurent Gorini (Soludec Énergies) et Luc Meyer (Neobuild GIE), ce mouvement a pour objectif de rassembler tous les acteurs du secteur. « Tous les acteurs travaillant de près ou de loin dans la géothermie sont les bienvenus. Notre but est de rassembler et de fédérer », affirme Yannick Schuler. Ensemble, ils dessinent une ébauche concrète pour faire de la géothermie un pilier incontournable de la transition énergétique.

La feuille de route est en cours et le développement du secteur géothermique au Luxembourg s’appuie sur plusieurs actions structurantes pour en maximiser l’impact. La création d’un label de qualité « foreur(s) » est une étape clé pour garantir la compétence et le professionnalisme des entreprises spécialisées. Ce label renforcera la confiance des parties prenantes, qu’il s’agisse des institutions publiques, des promoteurs ou des citoyens, tout en assurant des standards de qualité élevés.

Le renforcement du cadre légal est également indispensable. Actuellement limité, il doit être étoffé pour structurer les activités géothermiques et offrir un environnement clair et sécurisé aux entreprises et investisseurs. Ce cadre permettra également de positionner la géothermie comme un levier stratégique auprès des institutions luxembourgeoises et européennes.

En collaboration avec des partenaires comme le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) en France, des formations techniques ont pour but d’être développées pour garantir une montée en compétence continue des acteurs locaux. Ces initiatives visent à créer un vivier d’experts capables de répondre aux besoins croissants du secteur, tout en favorisant l’emploi qualifié et la gestion de problématiques complexes.

Effectuer un forage à plus de 100 mètres ne se résume pas à « faire un trou » et requiert des compétences en géologie pour pallier a des phénomènes divers.

La sécurité sur un chantier géothermique est essentielle pour protéger les travailleurs, l’environnement et les équipements. Les principaux risques comprennent les blessures liées aux forages, l’exposition aux fluides et les effondrements. Une mauvaise gestion peut entraîner la contamination des nappes phréatiques. Un forage mal tubé ou mal scellé peut introduire des polluants dans les nappes d’eau souterraines, compromettant leur qualité. Des études hydrogéologiques précises et des techniques de tubage fiables sont nécessaires pour éviter ces risques.

Il est également important de fournir des informations sur les différentes techniques de forage disponibles, telles que le forage rotatif, le forage à percussion, le forage à marteau fond de trou (DTH - Down The Hole Hammer), le forage par circulation inversée ou encore le forage directionnel. Il convient aussi d’aborder la question du tubage, s’il est nécessaire ou non, ainsi que les innovations émergentes comme les techniques de forage sans boue (air drilling).

Par ailleurs, l’organisation d’événements et d’espaces de coworking facilitera la synergie entre les différents acteurs. Ces plateformes d’échange contribueront à accélérer l’adoption de solutions innovantes et à renforcer la collaboration intersectorielle.

Un réseau structuré d’acteurs est prévu pour assurer le partage d’informations et la mise en œuvre de projets collaboratifs. Ce réseau sera soutenu par la documentation des bonnes pratiques, incluant des expertises techniques et des évaluations de projets, pour encourager la recherche appliquée et l’innovation.

« Ensemble, il est à nous de dynamiser un secteur avec des solutions adéquates et une réelle valeur ajoutée » souligne Laurent Gorini. Luc Meyer concluant : « Nous explorons les meilleures options, qu’elles soient fédératives ou associatives, afin d’avoir un impact global sur le secteur, en impliquant les ministères, administrations, institutions, promoteurs, ingénieurs, architectes, entreprises, opérateurs et même les acteurs de la formation ».

Le Luxembourg doit de se doter d’outils nécessaires pour transformer le potentiel de la géothermie en réalité opérationnelle. Un secteur en pleine ébullition qui promet de laisser son empreinte dans la transition énergétique !

Luc Meyer – Ing. Directeur Neobuild GIE
Pour rejoindre notre groupement d’experts, un seul courriel : info@neobuild.lu

Article paru dans Neomag#68 - janvier 2025