Pensé par et pour les collaborateurs
Le bâtiment de LSC réunit 300 collaborateurs dans un bâtiment durable et résilient à Contern, issu d’un processus collaboratif impliquant le bureau Jonas Architectes Associés chargé des missions jusqu’au projet d’exécution, ainsi que le groupe LSC qui porte la double casquette de concepteur et maître d’ouvrage.
Rencontre avec Camille Dengler, architecte chez Jonas Architectes Associés, et Olivier Webert, ingénieur et administrateur délégué chez LSC Engineering Group.
Toutes les entités du groupe LSC ont été mises à contribution dans ce projet. Leurs compétences complémentaires ont permis d’assurer la globalité des missions d’ingénierie : Simon-Christiansen & Associés pour les études de structure, les certifications environnementales et les autorisations, Luxplan pour les aménagements extérieurs, BSC pour les techniques spéciales, fluides et électricité, Devolux pour le project management et la direction de chantier, Luxsense pour le suivi de l’évolution du projet par drone (notamment lors de la phase de terrassement), et Géoconseils pour les études de sol.
Ce travail collaboratif est un compromis réussi entre les idées de l’architecte et les besoins du bureau d’études et maître d’ouvrage. « Nous avons concilié les propositions de space planning des responsables de départements de LSC avec notre vision du volume global du bâtiment et des différents espaces. Cela s’exprime notamment par la création d’un atrium central qui rassemble toutes les fonctions « publiques », où les collaborateurs peuvent se rencontrer pour des réunions informelles ou prendre une pause ensemble. Cet atrium est le cœur du bâtiment. Il s’articule autour d’un majestueux escalier qui est comme un bijou au centre de bâtiment », explique l’architecte Camille Dengler. « Nos différentes entités étant auparavant réparties dans plusieurs bâtiments, nous voulions les rassembler dans un environnement plus collaboratif et plus productif. C’est pourquoi cet atrium est essentiel. Cette zone de connexion est très utilisée, donc très réussie. Elle est aussi très belle avec ce magnifique escalier qui a nécessité beaucoup d’échanges visant à trouver des solutions techniques pour le suspendre aux passerelles de connexion des étages supérieurs » ajoute Olivier Webert, ingénieur et administrateur délégué chez LSC Engineering Group qui a agi en tant que maître d’ouvrage sur ce projet. L’escalier a finalement été conçu comme un caisson ouvert raidi en torsion par des profilés métalliques régulièrement espacés en sous face.
Malgré un planning serré (début des travaux en février 2020, achèvement en décembre 2021 et emménagement le 3 janvier 2022 pour la 1re phase d’une superficie de 7 500 m2 brute hors-sol et 2 niveaux de parking souterrains ), les délais ont été tenus grâce à la préfabrication d’une partie des éléments constructifs. « Le bâtiment est formé d’une ossature en béton armé comprenant poteaux et dalles champignons, sur laquelle est appliquée une façade composée d’éléments en bois CLT pour la partie portante isolée avec de la laine de mouton et un revêtement en fibre-ciment. Ces éléments ont été préfabriqués en usine, y compris les fenêtres qui ont été intégrées. Seul l’assemblage a été réalisé sur chantier ce qui a permis de fermer très rapidement l’enveloppe thermique pour démarrer les travaux à l’intérieur », précise l’architecte. Ces façades sont fixées mécaniquement, donc démontables, ce qui répond aux principes de l’économie circulaire dans lesquels le bâtiment veut s’inscrire.
Un autre principe en accord avec l’approche circulaire est la réduction des matériaux implémentés : « L’intention de certifier le bâtiment BREEAM et DGNB a joué un rôle important dans la conception. Nous nous sommes basés sur le principe de sobriété qui s’est exprimé, par exemple, par le fait d’utiliser le moins de peintures et revêtements muraux possibles, ou de ne pas installer de faux plafonds. Les surfaces ainsi laissées visibles, que ce soit le bois à l’intérieur des façades, le béton vu dans le noyau central, le métal brut de l’escalier et des mains courantes, ne sont pas inertes et apportent de la chaleur et de la vie au bâtiment. Elles mettent aussi en avant les expertises du groupe. Le fait de laisser les installations techniques en évidence a requis un calepinage propre et une mise en œuvre très soignée pour être acceptable au niveau esthétique », précise Camille Dengler.
Un matériau durable remarquable qui a été utilisé est la laine de mouton d’origine luxembourgeoise. En plus de ses performances en tant qu’isolant, elle contribue à réguler l’humidité et à préserver la qualité de l’air intérieur. Ce bâtiment est le 1er bâtiment administratif d’une telle envergure à mettre en œuvre ce type d’isolation. « Nous avons eu connaissance de l’existence de ce matériau qui nous a tout de suite parlé et, en prenant toutes les informations nécessaires pour se prémunir d’éventuels problèmes lors de l’exploitation, nous n’avons pas hésité une seconde à l’intégrer dans notre projet », indique Olivier Webert.
Toujours dans un esprit circulaire, l’espace intérieur a été prévu pour être modulaire. « Au niveau conceptuel, le calepinage des fenêtres a été pensé de sorte à pouvoir raccorder des cloisons intérieures sur une trame architecturale d’2,7 m ou 1,35 m de manière assez variable. C’était un défi architectural de trouver un calepinage qui ait une certaine légèreté et permette de ne pas avoir une façade trop rigide », indique Camille Dengler. « Sur proposition de l’architecte, nous avons opté pour des cloisons modulaires en bois, ce qui est agréable au niveau visuel et très efficace du point de vue acoustique. Avec ces cloisons, la moquette au sol et les façades en bois, nous n’avons pas eu besoin d’éléments complémentaires dans nos bureaux pour limiter les nuisances sonores », complète le maître d’ouvrage.
En ce qui concerne les techniques, le bâtiment est chauffé et rafraîchi au moyen d’une ventilation double flux, de ventilo-convecteurs et de dalles actives. Une toiture verte et des panneaux photovoltaïques ont été installés sur les locaux techniques.
Mélanie Trélat
Article tiré de Neomag #50, novembre 2022