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Focus sur une thématique pointue à travers le regard aiguisé d’experts en la matière

Publié le 3 février 2025
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février 2025

Logistique

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Repenser la chaîne d'approvisionnement et l'organisation des chantiers
Repenser la chaîne d’approvisionnement et l’organisation des chantiers

Les témoignages de nos experts convergent vers la nécessité d’un changement systémique, où collaboration, technologies et adaptation aux contraintes environnementales et législatives jouent un rôle central dans l’amélioration de la productivité et de la durabilité de la construction en intégrant innovation, logistique et économie circulaire.

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Benny Mantin,

Director of the Luxembourg Centre for Logistics and Supply Chain Management (LCL), University of Luxembourg

« La construction est un secteur majeur de l’économie (environ 9 % du PIB de l’UE) mais il est très fragmenté, car la conception et la construction sont souvent séparées, et il implique un grand nombre d’acteurs dans le processus avec des relations plutôt éphémères. En outre, sa productivité est à la traîne par rapport à d’autres secteurs, avec une croissance très limitée de la productivité du travail, en partie attribuée aux défis susmentionnés.

D’autres défis sont liés au fait que la chaîne d’approvisionnement de la construction peut être perçue comme convergente dans le sens où tous les flux aboutissent à un point unique – le site de construction – alors que le processus dans son ensemble fonctionne en « gestion par affaire » (ETO).

Pour aller de l’avant, il convient d’adopter la technologie et de passer à un processus davantage axé sur le produit, grâce à une conception modulaire avec des structures préfabriquées. Ces approches permettront de déplacer le point focal du site de construction au site de fabrication, de stabiliser les relations entre les parties prenantes et de les encourager à investir dans la technologie. Des projets récents réalisés dans le monde entier suggèrent que la modularité stimule l’innovation et fait apparaître de nouvelles conceptions auparavant trop coûteuses à mettre en œuvre.

Enfin, en attendant cette transition, nous pouvons améliorer la logistique autour des chantiers – qui peut représenter environ 10 % du coût des projets (!) – en facilitant la création de centres de consolidation de la construction (CCC). »


Rocco Brondeau,

Directeur de CFL Logistics

« En tant qu’entreprise logistique, nous faisons face à divers défis, notamment en raison de la nouvelle loi entrée en vigueur le 1er janvier 2025, imposant un inventaire des matériaux pour la déconstruction.

Votée le 9 juin 2022, cette loi n’est pas récente pour tous les acteurs de la construction, mais ses conséquences futures sont considérables. La période de stockage des nouveaux matériaux de construction sera prolongée, ce qui pourrait freiner la création et la réalisation de futurs projets.

Ces variations impactent directement la rentabilité des entreprises et compliquent la planification des flux d’approvisionnement. Une gestion efficace des espaces d’entreposage adaptés aux dimensions et à la manutention des matériaux en question demeure cruciale pour garantir la qualité des matériaux tout en optimisant les coûts.

Pour relever ces défis, nous pouvons nous appuyer sur le concept de centre de consolidation de la construction (CCC), qui permet de réduire sensiblement les émissions de CO2. Ce système optimise les flux en utilisant des lieux de stockage transitoires d’où partent des kits de matériaux, préparés selon l’avancée des chantiers, limitant ainsi la pollution et les coûts liés au transport. Ce modèle a donc un objectif triple : maîtriser les délais d’exécution et réduire sensiblement les émissions de CO2 tout en optimisant les coûts. »


Sophie Maurer,

Architecte à l’Administration des Bâtiments Publics

« Pour la transformation du lycée Michel Lucius, nous avons démonté et remonté sur place des composants existants parmi lesquels des éléments de façade, une balustrade, des plaques de faux-plafonds ou encore une partie de la structure en acier.

Le fait de réemployer nous-mêmes nos propres matériaux, d’avoir des chantiers de déconstruction et de construction se déroulant en parallèle et de disposer de l’espace nécessaire pour stocker les matériaux sur site a rendu les choses assez simples, car tout était sous notre contrôle. La problématique était néanmoins de mettre en place un entreposage et une manutention adéquats afin de ne pas endommager les matériaux. Ce type de projet est réplicable : il suffit de définir dès la planification et d’inclure dans les bordereaux de soumission les éléments à récupérer, leur usage futur, le lieu et la manière dont ils seront stockés. Il faut aussi être ouvert à l’idée d’intégrer la réutilisation dans un projet.

Ce qui est beaucoup plus complexe, c’est quand le matériel change de main, quand il faut trouver du matériel de réemploi pour un nouveau projet ou un repreneur pour du matériel de déconstruction. Il existe déjà des plateformes digitales permettant de voir quels matériaux sont disponibles, mais il manque encore une plateforme physique où stocker et récupérer les matériaux. Les idées sont là et nous travaillons sur ces sujets. »


Philippe Genot,

Chief Innovation Officer chez Schroeder & Associés

« Face à une raréfication des ressources et aux efforts à fournir pour décarboner le secteur de la construction, le réemploi des matériaux s’impose comme une solution incontournable. La plateforme digitale, www.reUSE.lu, a été conçue pour faciliter la mise en relation entre ceux qui déconstruisent et ceux qui souhaitent réutiliser ces matériaux.

Le réemploi est un processus complexe qui va bien au-delà de la simple mise en contact. Il implique une organisation rigoureuse : démontage soigneux, transport optimisé, stockage éventuel et, enfin, une intégration réussie dans de nouveaux projets.

La question du stockage est aujourd’hui particulièrement délicate. Pour accélérer le développement
du réemploi, il est essentiel de mettre en place entre autres des infrastructures de stockage adaptées. La création de zones de stockage dédiées, qu’elles soient publiques ou privées, permettrait de sécuriser les matériaux et de faciliter leur valorisation. Cependant, pour assurer la viabilité économique de ces initiatives, il convient de privilégier les matériaux de haute valeur ou ceux dont les ressources se raréfient.

Le réemploi est une démarche prometteuse mais qui nécessite une approche globale. Au-delà de la mise en réseau, il est indispensable de réfléchir à une logistique optimisée et à une sélection rigoureuse des matériaux. En agissant ainsi, nous contribuons à la construction d’un avenir plus durable. »


Camille Coppi,

Project Engineer chez Seco Luxembourg

« Les contrôles en usine ou sur chantier, assurés par le bureau de contrôle, sont essentiels dans les projets de construction traditionnels, en particulier pour les matériaux couverts par la garantie décennale. Leur rôle devient encore plus crucial dans les projets durables et circulaires. En effet, les nouveaux matériaux et les nouvelles pratiques, comme le réemploi ou l’utilisation de matériaux biosourcés, requièrent souvent un suivi logistique rigoureux pour garantir l’intégrité et les performances des matériaux livrés sur site. La qualité de chaque étape du processus - qu’il s’agisse de la dépose en vue du réemploi, du traitement, du stockage, du transport ou de la mise en œuvre - est primordiale.

Chez SECO, nous allons au-delà de la sécurité et de la conformité : nous attestons la qualité de votre processus logistique circulaire pour renforcer la confiance entre les acteurs, tout en garantissant le respect des normes en vigueur.

Sur un chantier récent, nous avons coordonné le réemploi d’une charpente en lamellé-collé, de son démontage à son transport vers un site frontalier, en veillant à la qualité des matériaux tout au long du processus. Résultat : réduction des déchets, économie de temps et de ressources pour le client... et un chantier maîtrisé.

En outre, l’utilisation d’outils numériques comme les plateformes de suivi et les capteurs intelligents permettront de surveiller en temps réel les conditions de stockage et de transport des matériaux sensibles. Avec ces solutions innovantes et notre expertise, nous contribuons à réduire l’empreinte environnementale de vos projets et à promouvoir des pratiques durables, en accord avec les exigences de demain. »


Propos recueillis par Mélanie Trélat
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

La logistique de chantier comme levier de productivité
La logistique de chantier comme levier de productivité

En France, le projet BTP Log 4.0 développe des standards logistiques pour les chantiers urbains en intégrant terrain,lean et digital. Le Luxembourg, propice à cette logistique mutualisée,permet d’optimiser les approvisionnements,d’améliorer la performance des chantiers et de réduire l’empreinte environnementale. Article IMMA logistique mutualisée

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Un chantier bien mené est un chantier préparé, notamment sur le plan organisationnel : coordonner les intervenants, anticiper et gérer les coactivités, faire le plan d’installation de chantier (PIC), clarifier les rôles et les limites de responsabilité… Pourtant cette préparation de l’exécution n’aborde généralement que peu les questions de logistique amont et intra chantier. Quand c’est le cas, c’est souvent du fait de fortes contraintes d’accès, réglementaires ou que l’on doit sécuriser un approvisionnement critique.

Préparer son chantier, préparer la logistique

Où stocker durant chaque phase ? Comment opérer le déchargement et la manutention jusqu’à la zone de stockage et la zone d’œuvre ? Comment éviter que 4 camions arrivent en même temps pour décharger et bloquent le quai puis encombrent les zones de travail ? Comment sécuriser les approvisionnements critiques ? Comment partager ces informations au démarrage puis durant les travaux ? Qu’est-ce que cela va coûter ? Qu’est-ce que cela va rapporter ? « Qu’est-ce que » plutôt que « combien » car il ne s’agit pas que d’argent, mais aussi d’accidents de travail et de pénibilité (environ 60% des accidents de travail sont liés aux déplacements et à la manutention, selon la Caisse Nationale d’Assurance Maladie française), de nuisances aux compagnons et aux riverains, d’empreinte environnementale (CSRD !) et de temps… beaucoup de temps.

Suivi des commandes, livraisons et stocks, gestion des conflits, des oublis, manutentions multiples (une même palette peut être déplacée jusqu’à 7 fois sur un chantier alors que l’on manque de bras et de têtes formés aux travaux), notre filière peine à recruter et les chantiers sont notoirement en retard. On continue à demander à des carreleurs, plaquistes ou plombiers de déplacer à la main des palettes de sacs d’enduit du RDC au R+4 par les escaliers plutôt que de se concentrer sur leur cœur de métier et sur la création de valeur, alors qu’il est aisé et rentable de mécaniser la manutention et de recourir à des personnes formées et équipées à la logistique (avec moins d’accidents et de pénibilité).

L’utilisation d’un Centre de Consolidation de la Construction (CCC) permet d’approvisionner les chantiers en flux tirés d’un planning travaux takté1 et géotemporel, en minimisant les stocks sur site et le nombre de camions à décharger, tout en sécurisant les plannings et en maîtrisant des coûts logistiques trop souvent cachés.

Les relevés terrain et études de l’IMMA et du LIST montrent qu’un compagnon marche 20 à 30 % de son temps de travail, soit 8 à 10 km/jour. La main d’œuvre représentant environ 40 % du coût global d’un projet, cela signifie qu’en moyenne 10 % du budget couvre des déplacements sur le chantier. Bien sûr, une part importante de ces déplacements est nécessaire. Cependant on peut affirmer qu’en éviter un maximum et améliorer l’organisation logistique des chantiers constituent de réels enjeux. Au-delà de s’interroger sur ces différents points, il s’agit de voir comment ils sont reliés et comment agir.

Nos observations sur le terrain nous ont amenés à mettre en place des dispositifs logistiques mutualisés sur des chantiers de toutes tailles avec des résultats probants, reproductibles et rentables. On revient à « qu’est-ce cela rapporte ? » avec, cette fois-ci, des économies de temps, de stress, de délais d’exécution, de matériaux, d’émissions de CO2 et de nuisances, au bénéfice de tous.

Passer d’un poste de dépense à un levier de rentabilité

Pour pérenniser ces résultats, il faut faire évoluer l’organisation de la filière du BTP. Des collectivités publiques et aménageurs, jusqu’aux entrepreneurs, industriels et distributeurs, en passant par les architectes et bureaux d’études, chacun doit s’emparer du sujet selon son rôle et ses missions pour faire évoluer les pratiques, passer d’un mode contraint à une organisation volontaire, maîtrisée, gagnant en efficacité au fil des chantiers menés avec les partenaires.

C’est dans cet esprit que le projet collaboratif BTP Log 4.0 a été lancé fin 2023 par IMMA, pionnier du lean construction, l’éditeur logiciel Teamoty et le conseil en logistique de chantier Balme Conseil.

Définir les standards sur le terrain : la démarche Pionnier

Soutenu par l’ADEME, l’agence française de la transition environnementale, ce grand projet (7 millions d’euros sur 5 ans) vise à faire travailler ensemble les acteurs de la filière sur des chantiers réels et à faire émerger les standards logistiques de la construction, tant opérationnels, contractuels que numériques.

Ce dernier point est fondamental car il doit permettre de synchroniser et d’automatiser les flux (achats, commandes, livraisons, traçabilité et reporting) tout le long de la chaîne et pour l’ensemble des projets. C’est aussi l’opportunité d’intégrer efficacement les flux du hors-site, de réemploi et de valorisation des déchets pour lesquels une part importante des coûts provient du transport et du stockage.

Au final, tout cela concourt à ce que les projets se déroulent plus sereinement, en évitant congestion du trafic aux abords, nuisances aux riverains, retards, surcoûts… et en contribuant à maximiser les taux de valorisation des déchets et à réduire les coûts liés au réemploi.

Plusieurs projets pionniers sont d’ores et déjà actifs en France et à l’étranger. à l’initiative d’un aménageur ou d’une entreprise générale, un diagnostic du projet de construction et de l’environnement du site est réalisé par IMMA et ses partenaires, suivi de la concertation et du déploiement d’un dispositif logistique : moyens matériels et humains communs, process simples, outil logistique digital alignant les acteurs..., on anticipe pour ne pas subir. Au Luxembourg, des opérateurs logistiques sont identifiés, des porteurs de projets ont manifesté leur intérêt, tout est en place pour passer à l’action !

Etienne Fradin-Beaugerie, directeur du projet BTP Log 4.0 et directeur de l’activité Supply Chain de la construction à l’IMMA
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Un enjeu décisif pour la performance des chantiers ?
Un enjeu décisif pour la performance des chantiers ?

Dans le secteur de la construction au Luxembourg, la logistique joue un rôle central dans la planification, l’organisation et l’exécution des chantiers. Elle garantit la fluidité des opérations et la réduction des coûts, faisant de la logistique bien plus qu’un simple processus de gestion des ressources.

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Reportage Seco Luxembourg

L’organisation des chantiers, une étape cruciale

La réussite d’un chantier repose sur une organisation rigoureuse, d’autant plus au Luxembourg où les espaces de stockage se font rares et onéreux, où les chantiers présentent peu d’espace et ce, particulièrement à Luxembourg-Ville. Il s’agit de coordonner efficacement les différents intervenants, d’optimiser ces espaces de stockage et d’assurer une gestion optimale des équipements. Les bureaux de contrôle interviennent à ce niveau pour s’assurer que les installations temporaires respectent les réglementations en matière de sécurité et de solidité par exemple. Une organisation bien conçue permet de réduire les déplacements inutiles et de limiter les risques liés à une mauvaise gestion des flux.


Une organisation bien conçue permet de réduire les déplacements inutiles et de limiter les risques liés à une mauvaise gestion des flux.

Les flux logistiques, qu’ils soient physiques ou d’information, doivent être optimisés pour garantir la continuité des activités sur chantier. Une gestion efficace des flux de matériaux, d’équipements et de personnes permet de minimiser les retards et les surcoûts. L’intégration d’outils digitaux révolutionne chaque jour la logistique dans la construction. Des solutions telles que les plateformes collaboratives, les modèles BIM (Building Information Modeling) et les capteurs connectés (IoT) permettent une vision à l’instant T de l’état et des besoins du chantier. En utilisant des données fiables, les décideurs peuvent anticiper les défis et prendre des décisions plus informées.

Quand la gestion des déchets devient un enjeu environnemental de taille

Le secteur de la construction est l’un des plus gros producteurs de déchets au Luxembourg. D’après Emwelt.lu, « la quantité de déchets générée par le secteur s’élevait à 9 millions de tonnes en 2020 avec une tendance à la hausse ». La logistique optimisée permet de livrer le bon matériau dans les bonnes quantités au bon moment. Ceci évite le surstockage ainsi que la production de déchets via les excédentaires de matériaux de chantier. De la même manière, la logistique optimisée des déchets de déconstruction permet de réduire les coûts de transport, taxes et vidange de benne. La gestion des déchets sur chantier devient une question de conformité réglementaire, et est aussi un vecteur de responsabilité environnementale. Les maîtres d’ouvrage et les entreprises doivent mettre en place des solutions durables : tri sélectif, inventaire et réemploi des matériaux... Travailler étroitement avec les acteurs locaux permet de développer des stratégies adaptées aux contraintes des chantiers.

Vers une construction plus responsable et vers de nouveaux modes de transport

La logistique Lean, centrée sur l’optimisation des flux et la réduction des gaspillages, pourrait faire bénéficier d’une meilleure exploitation les infrastructures ferroviaires et fluviales au Luxembourg. Le transport par rail et voie fluviale représente une alternative intéressante au traditionnel camion, notamment pour réduire les émissions de CO2 et fluidifier les chaînes logistiques dans les zones urbaines.

C’est déjà le pari lancé par le hub intermodal de Bettembourg-Dudelange aussi appelé EuroHub Sud qui sert de corridor de fret notamment pour les produits pétroliers et sidérurgiques. Quelques matériaux de construction sont toutefois acheminés par la plateforme, mais cela révèle un potentiel non exploité pour les chantiers situés à proximité des rails. Ne pourrait-on pas davantage optimiser la logistique des projets proches des infrastructures ferroviaires ?

La mutualisation des équipements et des livraisons, de chantier à chantier, mais aussi d’entreprise à entreprise est une piste intéressante à approfondir.

Dans un contexte de hausse des coûts et de rareté croissante des ressources, l’optimisation de ces dernières est une priorité. Cela inclut non seulement les matériaux de construction, mais aussi l’utilisation des énergies et des équipements. Évaluer l’efficacité des processus et proposer des solutions innovantes sont des pratiques essentielles.

La logistique est un enjeu stratégique pour les acteurs de la construction. Une gestion optimisée des chantiers, des flux, des déchets et des ressources permet de réduire les coûts, de respecter les délais et de favoriser une construction durable. Les bureaux de contrôle, grâce à leur expertise multidisciplinaire et leur appétence pour l’innovation, accompagnent les professionnels dans l’adoption de pratiques plus responsables et efficaces. En intégrant des solutions logistiques avancées, les acteurs du secteur peuvent relever les défis environnementaux et économiques tout en renforçant leur performance opérationnelle.

Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Le Lean Construction Management est une façon de penser
Le Lean Construction Management est une façon de penser

Pour la gestion de projets de construction, Drees & Sommer Luxembourg mise sur le Lean Construction Management, une approche qui permet d’établir des processus plus participatifs, plus agiles et in fine, plus efficaces.

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« Pour moi, le Lean, c’est avant tout réunir toutes les parties prenantes d’un projet pour leur permettre d’avoir une compréhension commune des besoins de chacun pour ainsi augmenter l’efficacité et la valeur ajoutée ». C’est ainsi que Tim Wottge, gérant de Drees & Sommer Luxembourg, définit l’approche dite Lean que l’entreprise implémente dans certains projets de construction qu’elle gère pour le compte de ses clients. « Classiquement, les architectes sont les premiers à intervenir dans un projet, ils font les premiers plans. Ensuite, viennent les ingénieurs pour les divers calculs, puis l’ingénierie technique. Souvent, les informations des uns ne sont pas implémentées dans les réflexions des autres, on ne se sert pas du travail de chacun des maillons de la chaîne dans la réflexion globale. »

À l’inverse, dans le Lean Construction Management, « avant toute chose, on détermine un processus dans lequel tout le monde est impliqué et peut partager son savoir », explique le directeur. Le but étant d’optimiser les process, car « nous pouvons ainsi anticiper la survenance de problèmes à un stade précoce et adapter les choses en amont, avant qu’il ne soit trop tard ». Mais ce n’est pas tout : en commençant par établir un processus détaillé et stable, une fois que le chantier est en route, tout le monde sait exactement ce qu’il a à faire et quand il doit le faire.

Une approche appliquée sur le chantier du Centre Hospitalier de Luxembourg

Tim Wottge cite pour exemple le travail de conseil et de représentation des intérêts du maître d’ouvrage de Drees & Sommer dans la construction du nouveau bâtiment du Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL). « La première étape a été de nous réunir avec le client et les entreprises qui interviendraient sur le projet pour établir un plan détaillé, étape par étape. Avec les ingénieurs et les designers, nous avons créé un processus très stable qui couvre tous les domaines d’intervention, pour savoir quelle étape doit être réalisée à quel moment. »

Il explique l’intérêt d’avoir un planning aussi précis. « Dans un projet qui n’inclut pas de Lean Construction Management, ce n’est pas souvent comme ça que ça se passe. Lorsque l’entreprise de construction fait son planning, elle n’y inclut que son propre travail et son propre point de vue, ce qui peut être à l’origine de beaucoup de problèmes. » Avec une approche Lean, « tout le monde sait ce que tout le monde fait à chaque instant ».

Ce chantier est connecté à un site existant qui est un hôpital en fonctionnement, « ce qui est un vrai challenge », affirme le gérant. « Au plus proche, nous construisions à une dizaine de mètres seulement des bâtiments existants et utilisés. En raison de l’imbrication très étroite avec l’exploitation courante et des exigences élevées en matière de sécurité des patients, les interfaces avec l’existant doivent être décrites et visualisées très précisément ; en cas de doute, l’exploitation de la clinique a toujours la priorité. »

La visualisation a en effet une grande place dans le Lean Construction Management. Grace à des emplois du temps établis sur plusieurs semaines et des codes couleurs, chaque ouvrier sait ce qu’il doit faire et quand il doit le faire. Le responsable, lui, sait précisément ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait, mais aussi ce qu’il se passe sur chaque site ou zone du chantier, à n’importe quel moment du jour ou de la semaine.

« Sortir de sa zone de confort »

Si cette nouvelle façon de faire a prouvé son efficacité, elle implique pour les acteurs de la construction de « sortir de leur zone de confort », explique Tim Wottge : « C’est une manière différente de travailler et le changement n’est pas facile pour tout le monde. » Car le Lean est là pour anticiper et montrer les problèmes, mais « cette transparence n’est pas encore dans la culture de toutes les entreprises. Il faut être plus ouvert et capable de parler de ses erreurs, justement pour pouvoir les corriger à temps ». Pour lui, le Lean Construction Management « n’est pas une méthode, mais une façon de penser ».

Le gérant tient à ajouter qu’au Luxembourg, plusieurs grands acteurs de la construction ont déjà adopté cette nouvelle approche dans leur travail, et Drees & Sommer agit pour la promouvoir dans le milieu. « Nous sommes un des membres fondateurs du German Lean Construction Institute en Allemagne, ainsi que du groupe de pratique régional ici au Luxembourg. » L’objectif de ce groupement est d’échanger sur tous les thèmes liés à la Lean Construction, ce qui inclut les méthodes Lean, mais aussi « la numérisation, le Lean Thinking et le Building Information Modeling (BIM) », indique le site internet dédié, le tout dans une culture d’échange et de développement d’une communauté.

« Deux réunions ont déjà eu lieu à l’Université du Luxembourg. Le but du projet est de créer une plateforme d’échange pour toutes les personnes intéressées par le Lean au Luxembourg », conclut Tim Wottge.

Léna Fernandes
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

des solutions logistiques à fort potentiel économique et environnemental
des solutions logistiques à fort potentiel économique et environnemental

Pour contribuer à l’objectif de neutralité carbone fixé par l’Union européenne, le secteur de la construction peut, entre autres, miser sur une optimisation de sa logistique. À Bruxelles, où il couvre à lui seul près de 30 % du tonnage en transit, des solutions innovantes et durables sont à l’essai.

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Just in time, just in place

Le kitting fait partie de ces solutions. Il consiste à préparer des palettes qui regroupent en un conditionnement unique des composants provenant d’un ou plusieurs fournisseurs pour la réalisation d’une ou plusieurs tâches. Ces kits sont livrés au bon endroit et au bon moment (just in time, just in place) à partir d’une plateforme logistique décentralisée, aussi appelée centre de consolidation construction (CCC).

Cette méthode présente de nombreux avantages. Elle permet de réduire le nombre de camions de livraison sur les routes, donc les émissions de CO2, les nuisances sonores liées au transport et la congestion du trafic, ainsi que l’occupation de la voirie publique pour stocker des matériaux ou garer des véhicules utilitaires. Le kitting augmente aussi la productivité, puisqu’il permet de libérer de l’espace sur chantier, d’améliorer la coactivité et d’éliminer le temps perdu dans des opérations sans valeur ajoutée comme les allers-retours vers les zones de stockage pour récupérer des outils et des matériaux. De plus, le fait de déposer les matériaux directement à l’endroit où ils sont utilisés évite le déplacement de lourdes charges, réduisant ainsi la pénibilité du travail.

Démontrer l’impact positif du kitting

Buildwise, le centre d’innovation de la construction en Belgique, mène actuellement une étude sur le sujet, en collaboration avec l’entreprise de logistique Shipit et l’entreprise générale BPC Group. L’objectif est d’obtenir des données chiffrées quant aux impacts économiques, sociaux et environnementaux du kitting de manière à démontrer son intérêt dans le cadre de projets en milieu urbain, et de définir, dans un second temps, un modèle réaliste, viable et réplicable à grande échelle. Le potentiel du BIM en tant qu’outil de support en matière d’organisation et de traçabilité est également évalué.

Explorer des modes de transport alternatifs

Dans le cadre d’une association momentanée avec BPC Group, l’entreprise Louis De Waele participe aux chantiers-tests pour lesquels les matériaux sont livrés par voies navigables. Le premier bilan est encourageant concernant aussi bien la réduction de l’impact carbone lié au transport, le désengorgement de la ville, la limitation des zones d’emprise et de stockage sur chantier, que la mise en place d’une station de tri de déchets mieux organisée. La possibilité de renvoyer les déchets vers le CCC de Bruxelles via le convoi de livraison, pour éviter tout trajet à vide, est à l’étude. Le responsable qualité et environnement de l’entreprise souligne, par ailleurs, les perspectives qu’ouvre le CCC en matière de synergies entre différents acteurs, de rationalisation et de mise en commun de leur logistique.

Autre échelle, autre solution. Depuis 2022, Bru Co Creation, une petite entreprise de construction active dans un rayon local voire ultra-local, effectue ses visites sur chantier, ses petites interventions et, dans la mesure du possible, certaines de ses livraisons en vélo-cargo. Au-delà de l’aspect « eco-friendly » évident de ce mode de transport doux, cette démarche permet de renforcer l’efficacité en limitant le temps perdu dans les embouteillages et dans la recherche de places de stationnement, et de réduire les coûts liés au leasing, au carburant, à l’entretien, aux réparations, à l’assurance, au parking et à d’éventuelles amendes.

D’après un article paru sur circubuild.be, intitulé « Repenser la logistique : le facteur X pour la transition durable du secteur de la construction »
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Gestion des déchets de construction : quand l'IA optimise la logistique
Gestion des déchets de construction : quand l’IA optimise la logistique

Le secteur de la construction, en quête d’efficacité et de durabilité, doit relever le défi de la gestion des déchets. L’IFSB et le LIST testent IRMA, une IA développée avec Polygone, pour améliorer le tri et la logistique des déchets de chantier.

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Trop de retours à vide

Bien que les chiffres exacts soient difficiles à consolider, des études révèlent qu’un pourcentage significatif des trajets des camions de chantier s’effectue à vide, notamment lorsqu’ils repartent des chantiers sans charge. Cette pratique génère des coûts élevés en carburant, des émissions de CO2 inutiles et des inefficacités logistiques importantes. Une solution potentielle consisterait à charger ces camions de matériaux de récupération ou de déchets de chantier destinés à être revalorisés, ce qui permettrait de réduire les trajets à vide, réduisant ainsi à la fois leur impact environnemental et économique.

En pratique, ceci implique de sortir une partie des flux de déchets de chantier de la gestion en bennes habituelle, au profit de contenants adaptés aux camions réalisant des livraisons. Pour rendre ceci possible, il est impératif de prévenir les erreurs de tri dès le poste de travail et de disposer d’une information en temps réel sur les matériaux à collecter (quoi transporter et en quelle quantité).
C’est là qu’intervient IRMA, un système en développement (grâce au programme FNR Bridges) reposant sur des caméras intelligentes qui pourront être installées sur les bennes ou dans des équipements mobiles suivant les équipes. Ces caméras analysent en temps réel les flux de matériaux, identifient les erreurs de tri et fournissent également des informations précises sur le taux de remplissage des contenants. « Autant de données qui, une fois transmises au logisticien, permettront d’établir dynamiquement un plan de transport intégrant à la fois les livraisons et les retours. » précise Fabrice Berroir, chercheur au LIST. « En croisant avec le planning et les livraisons, on pourra permettre une logistique au poste de travail, y compris pour l’évacuation des déchets, et l’optimiser grâce à notre outil TwiSCO » (cf. page 22).

L’IFSB : un laboratoire grandeur nature

Pour relever ce défi, l’IFSB a mis à disposition ses installations comme terrain d’expérimentation. « Nous avons mis à disposition notre chantier-école pour tester IRMA en « conditions semi-réelles », explique Guillaume Karmann, chef de projet digital à l’IFSB. « Pour nous, c’est l’étape intermédiaire idéale entre des conditions de laboratoire et un chantier classique », confirme le chercheur du LIST. « Les solutions d’identification de déchets habituelles (telles qu’utilisées par exemple pour le tri des déchets ménagers) nécessitent une quantité énorme d’images, un temps d’entraînement important et supportent très mal les nombreux changements d’environnement qui sont le propre de la construction. Dans ce projet, notre approche en termes d’IA, se démarque par la création d’algorithmes plus légers qui apprennent en continu en échangeant avec les utilisateurs du terrain ».

Une synergie entre recherche et terrain

Réciproquement, un tel outil peut fournir des retours en temps réel utiles à la formation comme, par exemple, une estimation instantanée de l’impact qu’auraient certaines erreurs de tri à l’échelle d’un projet complet. « Cette approche immersive permet non seulement de développer des solutions concrètes, mais aussi de sensibiliser directement nos stagiaires et futurs professionnels à ces nouvelles technologies », explique Guillaume Karmann. Ce partenariat illustre l’importance du dialogue entre formation et recherche.

IRMA s’inscrit pleinement dans la stratégie écologique de l’IFSB. « Nous voulons être moteurs de la transition écologique dans la construction », affirme-t-il. Cette initiative pourrait servir de modèle à d’autres projets similaires.

IRMA représente une avancée majeure pour la gestion des déchets sur les chantiers, répondant à la fois aux exigences environnementales et économiques du secteur. Grâce à cette innovation, l’IFSB et le LIST contribuent activement à façonner une logistique optimisée et durable pour la construction.

Naomi Corman
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Une solution innovante pour une logistique de chantier optimisée.
Une solution innovante pour une logistique de chantier optimisée.

Développée par le LIST, TwiSCO est une solution digitale qui optimise la logistique des chantiers via un jumeau numérique en temps réel, réduisant l’impact carbone et améliorant la productivité.

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Depuis plus de 10 ans, le LIST travaille aux côtés des entreprises pionnières dans la construction lean et la logistique mutualisée. Aujourd’hui, grâce à une approche de recherche appliquée, vous proposez un nouvel outil pour optimiser la logistique directement à pied d’œuvre. En quoi consiste cette approche ?

Aussi appelée kitting, cette méthode consiste à regrouper tous les matériaux nécessaires à l’exécution d’une tâche spécifique en une livraison unique et à les acheminer directement sur le poste de travail.

Quels sont les avantages du kitting ?

En moyenne, un colis est déplacé 6 à 8 fois après sa livraison. Le kitting réduit considérablement ces déplacements sur le chantier. Dans un contexte où les espaces sur chantier sont limités, où plus de la moitié des accidents de travail surviennent lors de la manutention des matériaux, et où la main-d’œuvre qualifiée est rare, il est essentiel d’optimiser ces processus. Grâce au kitting, des professionnels, comme les plombiers ou les carreleurs, peuvent se concentrer sur leur cœur de métier plutôt que sur la supervision ou le déplacement de matériel.

Cela ne risque-t-il pas d’augmenter les coûts ?

Bien au contraire. Les expérimentations que nous menons en Europe confirment les résultats de nos pilotes, réalisés notamment avec CLE et Polygone au Luxembourg. Ces études montrent des gains de productivité d’environ 20 % sur chantier. Cela se traduit par une réduction des coûts et un véritable retour sur investissement, augmentant les marges de plusieurs points pour les entreprises impliquées.

Qu’est-ce qui distingue TwiSCO des autres méthodes de kitting existantes ?

La mise en place du kitting implique l’utilisation de plateformes partagées, la gestion de fichiers Excel complexes et une multitude de documents PDF. De plus, cette pratique présente des contraintes souvent sous-estimées telles que s’assurer que les colis passent par les portes, les ascenseurs ou les couloirs, ou encore vérifier que les équipements de manutention sont adaptés et les espaces accessibles.

TwiSCO a été conçu pour simplifier ces processus. En intégrant l’ensemble des données nécessaires, qu’elles concernent les produits, le chantier ou son planning, TwiSCO alerte en temps réel sur les contraintes à anticiper et propose des scénarios de livraisons fiables et optimisés. Cet outil rend les gains d’une logistique mutualisée tangibles, favorisant ainsi la collaboration et la confiance entre les parties prenantes du chantier.

Cette gestion ne risque-t-elle pas d’alourdir la charge de travail liée à l’encadrement ?

Au contraire, nos mesures démontrent que le kitting réduit le temps nécessaire à l’encadrement. Les évènements imprévus, comme la gestion d’une livraison inopinée, sont remplacés par des tâches d’anticipation, telles que l’identification des kits. Et avec TwiSCO, ces tâches sont considérablement simplifiées, réduisant de moitié le temps d’encadrement nécessaire à la logistique. De plus, notre solution est compatible avec de nombreux outils existants tels que les logiciels de gestion de projet. Son interface intuitive assure une prise en main rapide, et nous soutenons les entreprises dans cette transition.

Comment TwiSCO contribue-t-il aux objectifs de durabilité visés par le secteur ?

La mise en œuvre du kitting et l’utilisation, si nécessaire, d’un Centre de Consolidation permettent de réduire jusqu’à 50 % les émissions de CO₂ liées aux livraisons sur chantier. En optimisant les itinéraires et en anticipant les contraintes, TwiSCO facilite également la mutualisation des livraisons entre plusieurs chantiers, ouvrant la voie à des économies d’échelle supplémentaires et à une rentabilité accrue.

Comment voyez-vous l’avenir de TwiSCO ?

TwiSCO bénéficie d’un financement du Fonds National de la Recherche (FNR) et du ministère de l’Économie dans le cadre du programme JUMP. Parallèlement, en collaboration avec Polygone et avec le soutien du programme BRIDGES du FNR, nous développons l’intégration de la logistique reverse à travers le projet IRMA. Ce dernier repose sur un outil breveté par le LIST, utilisant l’intelligence artificielle et intégré à des stations de tri mobiles sur chantier. Ce système a pour objectif de détecter les erreurs de tri en temps réel et d’intégrer la collecte des déchets dans les tournées de livraison consolidées, optimisant ainsi la gestion des flux entrants et sortants.

Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

La logistique de chantier : un enjeu clé pour les assurances
La logistique de chantier : un enjeu clé pour les assurances

Entre gestion des risques et prévention des sinistres, la logistique de chantier est un levier crucial pour les assureurs et les professionnels du bâtiment. Une organisation rigoureuse et anticipée des flux, équipements et personnels permet de limiter les imprévus et de réduire les coûts liés aux primes d’assurance et aux sinistres.

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Dans le secteur de la construction, la logistique de chantier ne se limite pas à l’organisation des matériaux et des équipes. Elle constitue également une dimension stratégique pour les assureurs, souvent confrontés à des sinistres coûteux et évitables. Entre vol de matériel, erreur technique, accidents du travail, retard de livraison ou mauvaise coordination, chaque défaillance peut entraîner des conséquences financières et juridiques lourdes pour toutes les parties au projet.

Une logistique mal planifiée est une source directe de sinistres, qu’il s’agisse d’accidents corporels, de dégâts matériels ou de retards impactant les délais contractuels. Pour les assureurs, ces imprévus représentent un risque majeur, tant en termes de responsabilité civile que d’indemnisation. En revanche, un chantier bien organisé réduit considérablement ces risques, améliorant la sécurité des travailleurs, la fluidité et la qualité des opérations. Par exemple, un système de gestion des flux efficace réduit les risques d’entreposage inadéquat des matériaux, souvent à l’origine de vols, d’endommagements ou d’incendie. De même, une planification précise des mouvements des engins de chantier minimise les incidents, que ce soit les accidents entre les équipements et le personnel, ou entre les équipements et l’ouvrage en lui-même.

En tant que courtier, AlliA Insurance Brokers Luxembourg collabore étroitement avec ses clients pour évaluer les risques, vérifier si des solutions de prévention et de gestion des risques seront utilisées dès la phase de préparation du chantier. Nous encourageons et nous nous renseignons sur l’utilisation de technologies comme les logiciels de gestion logistique ou les dispositifs de géolocalisation des matériels, l’utilisation du BIM (Building Information Modeling)... Ces outils permettent d’assurer un suivi en temps réel, d’anticiper les retards et de mieux contrôler les accès au chantier, mais également d’obtenir une meilleure gestion des projets de construction grâce à des données fiables et structurées. Le but est alors d’obtenir des primes en fonction du niveau de risque réel des clients.

En plaçant la logistique de chantier au cœur de la gestion des risques, nous assurons à nos clients une meilleure maîtrise des coûts et une réduction de la sinistralité. Cette approche proactive, alliant technologies et prévention, est la clé d’un projet réalisé avec succès et qualité.

Vanessa Krackenberger, Account Manager chez AlliA Insurance Brokers Luxembourg
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Des recommandations concrètes pour une feuille de route pragmatique
Des recommandations concrètes pour une feuille de route pragmatique

Le 2e séminaire du 22 octobre 2024, organisé par le CNCD pour une construction bas carbone au Luxembourg, a réuni des acteurs du secteur afin de définir des propositions concrètes pour l’avenir.

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Ce séminaire a consisté en une séance de travail participative d’une durée de deux heures et demie, au cours de laquelle les participants ont été répartis en quatre ateliers thématiques portant respectivement sur les matériaux et les systèmes constructifs, sur la logistique de chantier, sur l’économie circulaire et la gestion des déchets, et sur les processus, les données et la digitalisation. Pour chacune de ces thématiques, des obstacles ont été pointés auxquels des solutions ont été proposées.

Les matériaux et les systèmes constructifs

La transformation systémique des méthodes de construction découlant de l’adoption de matériaux bas carbone constitue un réel défi pour le secteur.

Le groupe de travail a néanmoins souligné la nécessité d’intégrer les matériaux de construction biosourcés dans les projets de demain, de promouvoir des systèmes constructifs plus durables et d’améliorer les chaînes de valeur locales pour limiter l’empreinte carbone liée aux matériaux importés.

La logistique de chantier

Le transport et les processus logistiques sont des leviers majeurs pour permettre au secteur de la construction de réduire ses émissions de CO2 et son impact carbone.
Les échanges ont fait ressortir une multitude d’entraves à la mise en place d’une logistique optimisée, parmi lesquels le manque de place sur les chantiers, le coût des terrains qui est trop élevé pour qu’ils puissent être attribués à la création de zones de stockage temporaire, la difficulté d’accès aux parkings pendant les travaux, le raccordement tardif aux réseaux énergétiques forçant l’utilisation de générateurs diesel, les délais de construction serrés, les imprévus dans les temps de livraison des différents fournisseurs, l’enclavement de certains sites appelés « Baulücken », ainsi que l’inefficacité énergétique des bases de vie.

Qui dit contraintes, dit aussi opportunités. Ainsi, les participants ont évoqué la création de plateformes logistiques qui permettraient de centraliser les livraisons soutenues par des outils numériques, l’anticipation des demandes de raccordement aux réseaux à anticiper dès la phase de conception, la réduction des choix clients, l’identification claire de la provenance des matériaux sur les factures, la sensibilisation des équipes chantier aux enjeux climatiques et énergétiques, la mutualisation des ressources logistiques entre chantiers voisins, l’amélioration de la coordination entre acteurs, la mise en place d’incitations pour les entreprises à investir dans des véhicules propres et à réduire leur parc de véhicules polluants, la systématisation des livraisons hors heures de pointe pour éviter la congestion du trafic et réduire les coûts, ou encore l’instauration de suivis des émissions de CO2 et des performances logistique et la mise à disposition de ces données à tous les acteurs.

L’économie circulaire, la déconstruction et la gestion des déchets

Les obstacles à la mise en place de pratiques vertueuses en matière d’économie circulaire dans les projets de construction sont divers et variés. Les participants ont cité l’absence de cadre réglementaire précis et de filière du réemploi, le manque de fiabilité des données des produits de réemploi, le design de nombreux produits qui rend impossible la séparation de leurs différents composants, l’inexistence d’assurances ou de garanties sur les matériaux de réemploi, les contraintes structurelles, l’absence d’offre de matériaux de réutilisation, le timing entre la planification et la disponibilité de matériaux de réemploi, le manque d’espaces de stockage pour les éléments issus de la déconstruction de bâtiments, le fait que les cahiers des charges n’imposent pas de matériaux recyclés voire les excluent, l’absence de formation des ressources humaines à la déconstruction, le coût de la déconstruction et les mentalités.

Il conviendrait donc de délier projets de construction et de déconstruction, d’intégrer la fin de vie des bâtiments dès la planification, d’inventorier les stocks de matériaux recyclés et à recycler, de développer la préfabrication, de faire évoluer les réglementations sur les bâtisses, d’intégrer la circularité dans les marchés publics et d’inciter les communes à travers le pacte climat, de réduire les quantités de matériaux utilisés et les emballages, d’introduire une loi qui impose un inventaire complet des matériaux, mais aussi de déployer les product circularity data sheets (PCDS) qui permettront de mieux connaître le degré de recyclabilité des matériaux.

Les actions à entreprendre doivent porter sur le changement de mentalités à travers un travail de sensibilisation, mais aussi sur les infrastructures : création de plateformes physiques pour stocker les matériaux de réemploi, de plateformes digitales pour connecter l’offre et la demande et d’espaces logistiques mutualisés à proximité des chantiers, entre autres. La réglementation devra suivre avec la mise en place d’incitatifs financiers, d’obligations légales sur la réutilisation de matériaux dans les projets de construction ou encore sur la reprise des matériaux non utilisés par les fournisseurs, mais aussi avec la réduction du nombre d’autorisations de démolition accordées. Les changements à opérer concernent aussi la chaîne de valeur de la construction avec la définition de standards applicables par tous les acteurs de cette chaîne et définis en collaboration avec le législateur, le travail en Bauteam, la prolongation des durées de soumissions et d’activations des chantiers et la mise en place d’équipes de concertation sur les plans de développement nationaux.

Les processus, les données et la digitalisation

Plusieurs obstacles à la collecte et à l’utilisation efficace des données ont été identifiés, à commencer par la difficulté pour les entreprises de connaître quelles sont les données prioritaires, leurs caractéristiques et celles pour lesquelles elles ont de l’influence, la difficulté à obtenir des informations précises sur la comptabilité carbone des fournisseurs et sur les activités de sous-traitance, de la difficulté à évaluer l’impact des activités de conception, de recherche et de développement, de la difficulté à établir des comparaisons fiables entre différentes entreprises et de l’absence de mécanismes clairs pour valider les résultats obtenus. Le problème vient aussi de la structuration des entreprises dont l’organisation interne entrave parfois la collecte de données et du surcoût généré par la comptabilisation des données environnementales.

Parmi les pistes d’amélioration qui se sont dégagées des discussions figurent notamment l’intégration des bilans extra-financiers dans la comptabilité, la hiérarchisation des données, l’adoption de méthodes standardisées pour la collecte de données, la création de références pour les facteurs d’émission, l’homologation des bases de données, la standardisation des méthodes de calcul et d’évaluation et l’établissement de méthodes spécifiques au Luxembourg. Enfin, une approche bottom-up est recommandée afin de faire remonter les informations techniques depuis le terrain, ainsi que le travail en Bauteam.

Plusieurs actions ont été proposées comme le fait de développer un logiciel carbone qui regrouperait une base de données et un calculateur alimenté par les parties prenantes, l’élaboration d’un outil de calcul accessible à tous les acteurs de la chaîne de valeur et la mise en place d’un processus pour valider ou amender les coefficients types utilisés dans les calculs.

Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Les bonnes informations pour prendre les bonnes décisions
Les bonnes informations pour prendre les bonnes décisions

Ficel Conseil est un cabinet spécialisé dans la transformation opérationnelle et digitale des entreprises pour gagner en performance. Il s’appuie sur des méthodes comme le Lean Six Sigma qui vise à améliorer les processus via l’élimination des gaspillages, et propose depuis peu un service d’automatisation de Reporting BI (Business Intelligence).

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Quelles sont les différentes phases de votre intervention auprès des clients ?

La première phase est d’établir un diagnostic de la performance opérationnelle et financière. Pour cela, nous réalisons un inventaire des différents postes et des masses critiques, pour définir des priorités.

Nous entrons ensuite dans le détail de chaque étape du process. Cette opération peut prendre une à deux journées par processus. Elle vise à identifier les dysfonctionnements et les tâches à non-valeur ajoutée qui pourront être automatisées ou supprimées afin de permettre aux collaborateurs de se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée et obtenir de la donnée fiable rapidement.

De cette analyse découle un plan d’action, assorti de recommandations chiffrées. C’est ensuite au client de décider s’il veut mettre en œuvre ou non ces actions, et s’il souhaite notre soutien.

Très souvent, cette démarche s’accompagne d’une transformation digitale, c’est-à-dire d’un changement ou d’une évolution de l’outil existant. Cela requiert une définition précise des besoins fonctionnels et des données à extraire afin de pouvoir analyser de manière précise la rentabilité des chantiers

Quel est l’intérêt d’un Reporting BI ?

L’intérêt d’un BI est d’automatiser la compilation, le tri et la visualisation d’une masse de données provenant de diverses sources : logiciel comptable, ERP, CRM, Warehouse Management System ou encore les trackers placés sur des camions, si on parle de logistique. L’objectif étant d’analyser ces données de manière synthétique et rapide en « jouant » avec différents filtres, par exemple par chantier, par camion, par période, etc.

Est-ce que vous allez jusqu’au suivi des résultats obtenus ?

Nous accompagnons nos clients dans l’analyse des données et la prise de décisions stratégiques, ce qui inclut la mise en place de comités de direction et de pilotage, et la mise en œuvre d’actions à court, moyen et long termes.

Par exemple, nous aidons en ce moment un client actif dans le parachèvement à comparer les temps prévus et réalisés par rapport à la planification initiale. Le travail sur la qualité des données combiné à l’utilisation d’un outil BI nous a permis de nous concentrer sur les anomalies parmi des milliers de lignes de pointage hebdomadaire et ainsi à améliorer jusqu’à 10 % de productivité en quelques semaines seulement.

Sur certains contrats, nous introduisons même un modèle de rémunération de nos honoraires basée sur l’atteinte des résultats.

Vous avez personnellement une grande expérience du monde de la logistique et de celui de la construction. Selon vous, pourquoi est-il primordial aujourd’hui de se concentrer sur la logistique ?

La logistique joue un rôle clé dans l’érosion des marges dans le secteur de la construction, en raison de la hausse des coûts liés au leasing, à la maintenance des camions, à l’énergie nécessaire pour les faire rouler, aux délais de déchargement, etc. Il faut aussi prendre en compte qu’un simple oubli de commande peut impacter tout l’avancement d’un chantier et mettre une équipe à l’arrêt.

Pour optimiser ces processus, il faut les comprendre. Pour cela, on doit partir du bout de la chaîne de valeur afin d’identifier les objectifs visés. Ensuite, il convient de remonter le flux pour définir les données nécessaires, le niveau de détail souhaité et les informations à en extraire. Ces informations peuvent, par exemple, être organisées par catégorie, par chantier, ou par phase de projet sur des grands chantiers. Il s’agit également de déterminer comment ventiler les coûts logistiques entre les différentes phases et d’organiser son projet autour de ces éléments.

Enfin, il est essentiel de digitaliser ces besoins et de s’appuyer sur des tableaux de bord synthétiques et visuels, qui rassemblent toutes les informations pertinentes pour faciliter la prise de décision.

Mélanie Trélat


Cas pratique

Témoignage de Ludek Chmiel, manager chez Ficel

« Notre client, un des leaders du secteur de la construction, souhaitait obtenir des données fiables et précises concernant entre autres ses achats, ses livraisons, son planning et ses heures de main d’oeuvre, pour pouvoir analyser la performance de ses chantiers le plus rapidement et avec le plus de finesse possible.

Comme pour toute transformation digitale, nous avons commencé par une analyse approfondie de l’existant permettant de comprendre les processus, dysfonctionnements et spécificités. Il est essentiel de garder à l’esprit que ce sont les équipes qui utiliseront les outils mis en place, c’est pourquoi leur validation est un prérequis. Par la suite, nous avons défini les processus et formalisé les besoins dans un cahier des charges.

Notre valeur ajoutée réside dans le fait que nous partageons notre expérience sur les solutions mises en place dans d’autres organisations et que nous gardons le cap sur les objectifs initiaux : obtenir des données fiables, pertinentes et précises de manière automatique.

Les objectifs initiaux ont en l’occurrence été respectés : un outil unique centralise désormais toutes les informations sur les heures de main d’oeuvre, achats et livraisons, éliminant les post-it. Une seule saisie est nécessaire, et celle-ci est parfois remplacée par une saisie automatique via un OCR. Une chaîne de validation automatique intègre ces informations dans l’ERP sans ressaisie et signale les anomalies. Les équipes peuvent se concentrer sur l’analyse des données en temps réel pour prendre des décisions. »

Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Des chantiers zéro émission
Des chantiers zéro émission

Le projet Zéro Émission Chantier, soutenu par le Fonds social européen, a démarré en juillet 2024 pour se terminer en juillet 2026. L’IFSB y développe une série de formations pour accompagner les entreprises de construction dans la réduction de leur impact carbone durant la phase chantier.

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L’Union européenne s’est fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. En participant au projet Zéro Émission Chantier, l’IFSB contribue aux efforts qui permettront d’y parvenir à travers des formations ciblant les entreprises du secteur de la construction et visant à leur permettre de diminuer l’impact carbone, pas seulement des bâtiments qu’elles construisent, mais aussi de leurs chantiers.

Ces formations s’articulent autour de deux thématiques. La première concerne le remplacement de l’énergie fossile par de l’énergie verte. Cela passe par le fait d’utiliser des engins de chantier qui fonctionnent à l’électricité (et d’apprendre à s’en servir), de diminuer les besoins en énergie et de produire de l’énergie renouvelable sur le site même. « Concrètement, il s’agit de mettre en place des containers de chantier bien isolés et d’y installer des panneaux photovoltaïques associés à des batteries spéciales qui pourront fournir une partie de l’énergie verte nécessaire au fonctionnement du chantier, ce qui permettra d’améliorer son empreinte carbone », explique Alexis Sikora, directeur de l’IFSB.

Ce système « plug and play » sera testé en conditions réelles sur le chantier-école de l’institut de formation. « Nous recherchons toujours des solutions simples, avec des coûts maîtrisés, rapidement installables et qui s’adaptent à toutes les situations », ajoute-t-il.

Le deuxième pilier sur lequel le projet s’appuie est la logistique. « Le but est d’inciter les entreprises à repenser la gestion de leurs chantiers à travers des formations qui visent à optimiser les flux de marchandises et de camions pour limiter l’impact carbone lié au transport et aux déplacements inutiles », précise Alexis Sikora.

« Toutes les phases de la construction d’un bâtiment génèrent des émissions carbone et nous sommes en train de travailler sur chacune de ces phases pour accompagner les entreprises dans l’intégration de solutions innovantes et performantes dans leurs activités et cela de manière à viser des émissions de CO2 les plus basses possibles », conclut-il.

Mélanie Trélat
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

Investir son argent dans son activité plutôt que dans un outil de travail
Investir son argent dans son activité plutôt que dans un outil de travail

À court ou à long terme, le leasing opérationnel est un outil efficace pour aider les entreprises de construction à traverser cette période de crise. C’est pourquoi Ayvens a développé une offre innovante et extrêmement flexible.

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Auriez-vous quelques chiffres à nous donner concernant le leasing opérationnel de véhicules utilitaires au Luxembourg ?

Le nombre de véhicules utilitaires de moins de 3,5 tonnes actuellement en circulation au Luxembourg est d’environ 43 000, auxquels s’ajoutent 457 000 véhicules légers non utilitaires, soit un parc roulant total de quelque 500 000 véhicules. Sur les 43 000 véhicules utilitaires légers, près de 6 000 sont en leasing opérationnel, ce qui laisse une belle marge de progression.

Pourquoi y-a-t-il si peu de véhicules utilitaires en leasing opérationnel aujourd’hui ?

Ce sont plutôt les grosses flottes qui sont déjà converties. Les artisans ou les structures plus petites n’ont pas forcément le temps ou les ressources internes pour analyser cette option. Ils restent donc encore souvent dans une gestion « à l’ancienne » qui consiste à acheter et financer eux-mêmes leurs véhicules, sans mesurer le potentiel du leasing opérationnel. C’est pourtant un outil très puissant qui soulage l’entreprise de nombreux facteurs de risques, comme la valeur résiduelle.

Outre le fait que les risques sont portés par le leaser, pourquoi le leasing opérationnel est-il un atout pour les entreprises de construction dans le contexte difficile qu’elles traversent en ce moment ?

Il est intéressant parce qu’il porte uniquement sur l’amortissement, l’usage du véhicule. Cela évite à l’entreprise de devoir immobiliser la somme correspondant à la valeur du véhicule, ce qui est d’autant plus avantageux avec l’inflation de ces dernières années. Le leasing opérationnel lui permet aussi de ne pas avoir de TVA à avancer sur la totalité de l’investissement. De plus, les frais ponctuels liés à l’entretien ou au changement des pneus, par exemple, sont lissés sur la durée du contrat et intégrés dans un budget mensuel fixe, ce qui facilite la gestion.

Quelles solutions qui sortent de l’offre classique leur proposez-vous pour les convaincre de passer au leasing ?

Nous pouvons émettre une proposition de rachat de leur flotte de véhicules et la convertir dans un mécanisme de leasing opérationnel. Cette opération prend un petit mois en comprenant l’inspection de la flotte, la proposition et la ré-immatriculation des véhicules. Elle leur permet de récupérer des liquidités à investir dans leurs activités.

Concernant les véhicules utilitaires, nous avons un expert Van doté d’une expérience de plus de 15 ans et issu des concessions automobiles, qui connaît à la fois les besoins de nos clients et les produits correspondants. Cette personne est à même de les conseiller sur la meilleure marque et la meilleure configuration en fonction de leurs activités. Si le client souhaite transformer son véhicule, nous nous chargeons de tout organiser pour lui et nous intégrons les transformations dans les loyers de manière à amortir les coûts sur la durée du contrat.

Enfin, sachant que l’usage d’un véhicule utilitaire est beaucoup plus intense que celui d’un véhicule particulier, nous avons mis en place un contrat de restitution spécifique où la tolérance vis-à-vis de dégâts éventuels est élargie et nous proposons une option qui permet de couvrir les dégâts supplémentaires en payant un léger supplément afin d’éviter toute surprise à la fin du contrat.

Vous avez aussi une offre de location court terme, nommée Flex. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Cette offre était, au départ, destinée à fournir un véhicule de remplacement de même gabarit à nos clients en cas d’immobilisation d’un de leurs véhicules, pour qu’ils puissent poursuivre leurs activités sans contrainte. Mais, ces dernières années, le court terme s’est également imposé comme une solution idéale dans un contexte économique qui offre peu de visibilité à des entreprises de construction qui sont sous pression. Beaucoup d’entre elles sont réticentes à « s’aventurer » dans un engagement à long terme et font directement appel à notre produit court terme - quitte à payer un peu plus cher - pour conserver une certaine agilité. Nous avons donc agrandi notre flotte de véhicules utilitaires en location court terme qui est aujourd’hui de 250 véhicules, auxquels s’ajoutent une soixantaine de minibus pour transporter les travailleurs sur le chantier.

Comment pouvez-vous proposer des tarifs intéressants malgré tous les services qui sont compris dans le loyer ?

Grâce aux économies d’échelle que nous réalisons en tant que groupe international lors de l’achat des véhicules et des pneumatiques, mais aussi au niveau de l’assurance car nous sommes notre propre assureur.

En quoi le fait d’être votre propre assureur change-t-il votre approche ?

C’est notre société qui va décider quand le véhicule est déclassé, donc s’il faut attendre la livraison d’un nouveau véhicule en remplacement du véhicule à déclasser, nous avons une certaine flexibilité quant à l’échéance et nous pouvons trouver un accord avec le client pour ne pas le laisser sans son outil de travail, par exemple en réinjectant la différence dans les loyers si les coûts de réparation dépassent légèrement la valeur économique du véhicule.

Nous proposons aussi une assurance qui couvre le contenu des véhicules, ce qui est intéressant pour nos clients qui transportent des outils et des machines ayant une certaine valeur.

Mélanie Trélat
Article paru dans Neomag #68 - janvier 2025

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