Décarbonation : vers un futur durable
Le changement climatique représente l’un des défis les plus pressants de notre époque. En 2021, l’Europe a lancé le pacte vert Fit For 55, visant la neutralité carbone d’ici 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 55 % d’ici 2030.
Ce plan ambitieux nécessite une action concertée de la part des gouvernements, des entreprises et des citoyens. Les entreprises jouent un rôle crucial dans la réalisation de ces objectifs, car elles représentent une part significative des émissions de GES. Par ailleurs, le domaine de la construction est responsable de plus de 39 % des émissions de CO2 et de près de 35 % des déchets en Europe.
Alors que 2030 approche à grands pas, les différents acteurs doivent redoubler d’efforts pour contribuer à cet objectif ambitieux. Le pacte vert Fit For 55 offre également des incitations et des mécanismes de soutien pour aider les entreprises à effectuer cette transition vers une économie plus verte. Cela comprend des financements spécifiques pour les projets d’innovation et de décarbonation, ainsi que des incitations fiscales et réglementaires pour encourager l’adoption de pratiques durables.
La décarbonation se présente alors comme l’un des enjeux majeurs de notre société. Mais comment les entreprises peuvent-elles s’engager dans cette voie ? Les solutions sont multiples, allant des bilans carbone aux certifications, en passant par l’analyse du cycle de vie ou encore l’alignement à la taxonomie verte européenne. Cependant, l’engagement et la volonté demeurent la clé de tout processus de décarbonation.
Pour parler de décarbonation, il est important de comprendre qu’il s’agit d’un processus qui vise à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Cela représente un défi technologique, humain et financier pour les entreprises du secteur de la construction. Face à l’évolution de ces défis environnementaux, la taxonomie verte européenne fournit un cadre commun pour classer les activités, tandis que l’analyse de cycle de vie se distingue comme l’outil le plus avancé et rigoureux pour évaluer de manière globale et multicritère les impacts d’un bâtiment. Ces deux éléments, bien que distincts, sont complémentaires et indispensables pour avancer dans la transition écologique.
La taxonomie européenne offre un cadre clair pour classer les activités économiques en fonction de leur impact sur l’environnement et la société. L’objectif de cette initiative est d’impulser le financement de la transition écologique en facilitant l’orientation des capitaux des acteurs financiers vers les activités et technologies plus durables. Pour ce faire, la taxonomie impose de nouvelles obligations de reporting aux entreprises, les obligeant à communiquer sur la durabilité de leurs activités. Cette transparence aide les investisseurs à prendre des décisions éclairées et à financer des initiatives respectueuses de l’environnement.
Parmi les critères techniques de la taxonomie spécifiques au secteur de la construction, les nouveaux bâtiments, construits après 2020, de plus de 5 000 m2 devront avoir réalisé une analyse de cycle de vie. Il s’agit d’une méthode d’évaluation de l’impact environnemental d’un bâtiment tout au long de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières à sa fin de vie. En analysant les ressources utilisées, les émissions générées et les effets sur l’environnement, l’analyse de cycle de vie fournit une image complète de l’empreinte écologique d’un bâtiment. L’intégration de l’analyse de cycle de vie dans les processus de développement et de construction permet aux entreprises de prendre des mesures concrètes pour réduire leur impact environnemental. Ce processus guide les choix de conception architecturale et de matériaux, améliorant ainsi la performance énergétique et environnementale des bâtiments.
Les entreprises doivent mobiliser tous leurs efforts pour réduire leur empreinte carbone et contribuer à la lutte contre le changement climatique. Notre société se retrouve face à une opportunité unique de repenser les pratiques et de construire un avenir plus vert pour tous. En intégrant des outils avancés tels que l’analyse de cycle de vie et en visant des certifications environnementales telles que LCBI, BREEAM, LEED et DGNB, les acteurs du secteur de la construction peuvent renforcer leur engagement en faveur de la décarbonation. En adoptant une approche proactive, ils peuvent aussi réaliser des bilans carbone, identifiant ainsi les principaux postes d’émissions, tels que les déplacements, la sous-traitance et le parc automobile par exemple.
Article extrait de Néomag#62
Reportage SECO Luxembourg