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L'approche durable du Campus éducatif Geenzepark

L’approche durable du Campus éducatif Geenzepark

Au cœur de Wiltz a émergé un complexe éducatif innovant : le campus Geenzepark. Ce projet ambitieux, accueille une école fondamentale et une maison relais pour 300 enfants, un hall sportif de 700 m2, une cuisine de production d’une capacité de 1 000 repas par jour, une école de musique et un musée pédagogique pour enfants nommé « Plomm ».

Cet ensemble se distingue non seulement par son esthétique, mais aussi par son engagement en termes de durabilité.

Rencontre Sabine Fretz et Sébastien Maas, Architecte au sein du Bureau Studio Concept, Yannick Masson et Jérôme Mahin, Ingénieurs chez Betic, Part of Sweco.

Allier moderne, sain et durable…

Créer un espace éducatif moderne, respectueux de l’environnement et adaptable aux besoins évolutifs de la communauté, tels étaient les défis à relever par l’équipe de maîtrise d’œuvre, composée de Studio Concept pour l’architecture, Schroeder & Associés pour le génie statique et Betic, part of Sweco pour le génie technique, dont la collaboration a abouti à un projet incarnant les principes de la construction saine et durable, tout en mettant en lumière des solutions techniques innovantes pour réduire l’empreinte carbone du complexe. « Il convient de mentionner que Wiltz est reconnue comme hotspot de l’économie circulaire au Luxembourg, impliquant de fait des exigences en la matière des plus poussées sur le projet. L’équipe a ainsi veillé à sélectionner les produits et équipements les plus sains, écologiques, et renouvelables, via un comparatif minutieux de plus de 3 000 matériaux de construction. Malgré les défis rencontrés dans la disponibilité et la compatibilité des matériaux, cet engagement a permis de répondre à un objectif prioritaire du maître d’ouvrage, à savoir créer l’école la plus saine du pays », explique Sabine Fretz, architecte.

Les ingénieurs en techniques spéciales ont tout autant contribué à l’atteinte des objectifs de décarbonation du campus via l’optimisation de la consommation énergétique globale du site. « Chaque élément a été soigneusement conçu pour maximiser l’efficacité énergétique, tout en garantissant un environnement intérieur sain et confortable : centrales de ventilation décentralisées, géothermie réversible, LED dimmables s’adaptant à l’intensité de la luminosité extérieure, gestion technique centralisée permettant au concierge de surveiller à distance les installations techniques…  », souligne Yannick Masson, ingénieur.

La ventilation, cruciale pour la qualité de l’air intérieur et la santé des occupants, a été pensée de manière novatrice. « Plutôt que d’opter pour une centrale de ventilation centralisée, nous avons déployé un système décentralisé par salle de classe. Cette approche favorise non seulement une meilleure qualité de l’air dans chaque espace, le gainage de ventilation où peuvent proliférer les particules fines étant notamment réduit au minimum, mais aussi une diminution significative de la consommation d’énergie, en l’occurrence électrique, car seules les centrales de ventilation des salles occupées se mettent en fonctionnement du fait de la présence de sondes de qualité d’air capteurs », détaille Jérôme Mahin, ingénieur. Quant à la géothermie, elle constitue le pilier central du système de chauffage et de refroidissement du campus. Avec 22 sondes géothermiques de 100 mètres de profondeur, le complexe tire parti de la température naturelle et constante du sol. En hiver, les pompes à chaleur puisent des calories dans le sol pour les redistribuer à l’intérieur du bâtiment. Pendant les mois estivaux, un échangeur de chaleur exploite les frigories emmagasinées dans le sol pour refroidir l’intérieur du bâtiment, offrant ainsi un confort thermique optimal en toutes saisons aux usagers. « Cette approche, réduit drastiquement la consommation énergétique et les émissions de carbone. En effet, en été les pompes à chaleur sont à l’arrêt, on parle alors de free-cooling. En outre, elle crée un cycle de régénération du sol en été et en hiver ce qui garantit le coefficient de performance des pompes à chaleur dans le temps car l’énergie dans le sol, bien que stable, n’est pas infinie », explique Jérôme Mahin.


Le complexe éducatif Geenzepark incarne l’avenir de la construction décarbonée et durable. À travers une collaboration interdisciplinaire et une vision commune, les architectes et les ingénieurs ont créé sous l’impulsion du maître d’œuvre un espace qui non seulement inspire, mais laisse également un héritage positif pour les générations futures

… Sans oublier adaptable et co-construit

« La flexibilité des systèmes techniques permet au campus de s’adapter aux besoins changeants de la communauté. Des trappes d’accès, des boîtiers de sol multi-techniques ainsi que des gaines techniques ont été intégrés pour faciliter les futures mises à niveau et modifications, assurant ainsi la durabilité et la pérennité du bâtiment dans un contexte en constante évolution  », ajoute Yannick Masson.

« L’engagement communautaire et la participation des enfants ont également été au cœur du processus de conception. Des ateliers avec les enseignants et les enfants ont permis d’intégrer leurs besoins et leurs idées dans la conception du campus, créant alors un environnement éducatif dynamique et stimulant. À mon sens, le complexe éducatif Geenzepark incarne l’avenir de la construction décarbonée et durable. À travers une collaboration interdisciplinaire et une vision commune, les architectes et les ingénieurs ont créé sous l’impulsion du maître d’œuvre un espace qui non seulement inspire, mais laisse également un héritage positif pour les générations futures », conclut Sébastien Maas, architecte.

En s’engageant dans une approche saine et durable de la construction, ce projet ouvre la voie à un avenir plus respectueux de l’environnement.

Extrait du Neomag#62